Hey Mad’moiselle t’es charmante, ça t’dirait une glace à la menthe ?

Le Red Light. La boite de nuit la plus prisée de la ville, celle où les jeunes – et les moins jeunes, d’ailleurs – se pressaient pour faire la fête jusqu’à l’aube et finissaient le plus souvent complètement ivres, écroulés sur le trottoir. Le genre d’endroit que Julie évitait le plus possible, en somme. Faire la fête, ce n’était pas vraiment son truc. Ce n’était pas qu’elle était coincée ou que son esprit était resté bloqué au siècle dernier, c’est juste qu’elle préférait rester chez elle plutôt que de se dandiner sur une piste de danse pleine à craquer. Et puis, elle ne tenait pas du tout l’alcool et elle préférait éviter les dérapages incontrôlés... Si elle était là ce soir là, c’était parce que l’une de ses amies avait insisté pendant plus d’une heure sur le fait qu’elle devait « sortir un peu le nez de ses bouquins » et que Julie en avait eu assez de l’entendre la supplier sans relâche. Elle avait craqué et s'était rendue au Red Light à contrecœur. Une soirée en boite n'allait pas la tuer, pas vrai ? Ce n'était que l'affaire de quelques heures. Ensuite, elle rentrerait chez elle et tout le monde serait content. Ses amis parce qu'ils auraient l'impression d'avoir fait une bonne action en sortant de chez elle, elle parce qu'elle aurait donné l'impression à ses amis de s'être amusée alors que ce n'était pas du tout le cas.

Alors que tout le monde s'éclipsa sur la piste de danse, Julie préféra rester assise, un peu à l'écart. Regarder les autres était tout aussi amusant que de se donner en spectacle et il y avait des spécimens très intéressants autour d'elle. Comme ce garçon apparemment éméché qui faisait rire sa bande de potes en titubant à chaque fois qu'il faisait un pas. Elle le regardait du coin de l’œil, un sourire amusé placardé sur les lèvres. La première question était de savoir combien de temps il allait tenir debout avant de s'écrouler sur le sol. La deuxième concernait ses amis : allaient-ils l'aider à se relever ou le laisser par terre, en riant. « Excuse-moi, tu ne t’appellerais pas Biscotte, par hasard ? » Julie sursauta. Elle était tellement occupée à regarder devant elle qu'elle ne s'était même pas aperçue qu'un homme d'une vingtaine d'années s'était approché d'elle. Les effluves d'alcool qui parvenaient à ses narines laissaient penser que lui aussi avait un peu trop bu. Elle fronça les sourcils, trouvant cette question vraiment absurde, et secoua la tête en guise de réponse. Le jeune homme passa un bras autour de son épaule, un sourire béat sur les lèvres. « Tes parents auraient dû y penser, alors. Parce que t’es trop craquante ! » Il lui offrit un sourire ultra-bright qui ne parvint qu’à l’agacer davantage. Elle enleva délicatement la main de son épaule et soupira. Les mecs pensaient-ils vraiment marquer des points avec des phrases aussi... absurdes ? « Tu as un peu trop bu, non ? » Question rhétorique, évidemment. Il secoua la tête, essayant de paraître aussi sobre que possible. « Comment tu t'appelles ? » L'air charmeur qu'il avait pris pour poser cette question banale la faisait rire, mais elle fit son possible pour garder l'air blasé, sans quoi il penserait qu'il avait ses chances avec elle et il ne décollerait pas de la soirée. « Juli... anne. Je m'appelle Julianne », mentit-elle. Il entama alors un long discours qu'elle n'écoutait que d'une oreille. Vous savez, un truc du genre "charmant prénom pour une charmante demoiselle" suivi d'une quantité impressionnante de compliments et de phrases toutes faites destinés à la faire succomber. Elle jeta un œil vers ses amis, bien trop occupés à se déhancher sur la piste de danse pour remarquer qu’elle avait besoin d’aide. Elle n’arriverait pas à se dépêtrer de cette situation toute seule. Désespérée, elle était désespérée.

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Ce soir, le red light est bondé, comme à son habitude. Il y a beaucoup de monde et il m'est impossible de tous les discerner. J'aime cette ambiance, j'aime la nuit, ses déboires, l'heure où les enfants sages se lâchent et où les habitués viennent écoulés leur salaire en boisson pour ne gagner qu'une bonne gueule de bois le lendemain matin et ils devront bouffer des pâtes tous les mois. Ca me fait souvent rire. Le seul problème à travailler dans ce genre d'endroit, c'est qu'on assiste souvent à des disputes plus ou moins violentes dû à l'alcool et même si je ne suis que serveur, il est de mon devoir d'intervenir. De plus, je ne suis jamais le dernier pour me battre alors si ça dégénère, je règle ça sur le trottoir en face de la boite pour éviter les problèmes. Il y a donc plusieurs types de personnes qui viennent ici, avec le temps, j'ai eu le loisir de les étudier attentivement. Il y a les genre normaux, qui ne sont pas gênés par le bruit, qui viennent boire un verre à deux, trois, quatre ou parfois plus pour fêter je ne sais quoi, mais souvent, ils restent très raisonnable. Il y a les ivrognes, ceux qui viennent noyer leur chagrin dans l'alcool et que je retrouve presque tous les soirs où je travaille. Ça me désole énormément mais au final, on ne peut pas souvent faire grand chose pour eux. Ensuite, on a les jeunes. Tous les jeunes entre 18 et 30 ans, dira-t-on. Qui sont souvent entre amis. Dans ces jeunes on distingue deux catégories : ceux qui sont là pour boire jusqu'à ne plus savoir marcher et ceux qui sont là pour faire plaisir à leur amis. Enfin bref.

Je suis appelé pour servir à une table, je m'exécute. Puis, je remarque facilement cette demoiselle qui se retrouve seule perdue au milieu de tout ce monde. Ce genre de nana, je les connais bien. C'est le genre qui sort pas vraiment dans ce genre d'endroit, qui préfère les soirées posées ou même rester chez soi. Elle a du se faire abandonner par ses amis puisqu'elle semble regarder ce qui se passe autour d'elle sans vraiment participer à cette ambiance. Ce genre de nana, c'est une proie de luxe pour les relou trop alcoolisé qui traine ici. Je ne lui donne pas dix minutes avant de se faire accoster. Néanmoins je reprends mon travail et l'oublie à moitié. Une quinzaine de minutes plus tard, je le retrouve entrain de se faire draguer vulgairement par un pauvre type. Je croise son regard et la sens plus que désespérée. Chance pour elle, je prends ma pause et me dirige d'un pas décidé vers elle. Je prends place à ses côtés et regarde attentivement le garçon qui se tient là. La vingtaine, vraiment trop alcoolisé qui ne serait pas en état de faire du mal à une mouche sans doute mais qui se montre un peu trop insupportable. Je prends alors de suite la parole en passant mon bras autour des épaules de la jeune fille. « c'est ici que tu te cachais chérie ? Je t'ai cherché partout ! Le monsieur t'embête ?  » je me tourne vers le garçon qui ne semble plus si sur de lui et lui dis calmement « je te laisse trois seconde pour retourner auprès de tes copains ou je te fais sortir d'ici, ok? » c'est alors que son visage me revient, c'est un habitué. Il doit donc me reconnaître et ne tarde pas à faire demi-tour. Je ne suis pas de ces garçons qui impressionnent, mais quand on me connait, on sait que je ne rigole pas avec certaines choses. Une fois qu'il s'éloigne, je retire mon bras des épaules de l'inconnue. « C'est pas un endroit où il faut trainer seule, jeune fille! » je rigole un peu, histoire de détendre l'atmosphère. « t'as pas l'habitude de venir ici toi, hein? »

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Julie n'avait de cesse de lancer des regards désespérés autour d'elle sans vraiment s'en rendre compte. Elle espérait qu'une âme charitable viendrait la tirer de ce mauvais pas. Ou qu'un miracle se produirait. En attendant, elle écoutait le Don Juan de service bafouiller et s'emmêler les pinceaux en essayant de la séduire. Il était de plus en plus pathétique mais elle était bien trop gentille pour le remettre à sa place et lui dire d'aller voir ailleurs. Fort heureusement, un preux chevalier se dirigea en sa direction pour mettre fin à son cauchemar. « C'est ici que tu te cachais chérie ? Je t'ai cherché partout ! Le monsieur t'embête ? » La faire passer pour sa copine était probablement la meilleure chose à faire pour éloigner ce type. Elle décida de jouer le jeu et adressa un magnifique sourire à son sauveur. « Je te laisse trois seconde pour retourner auprès de tes copains ou je te fais sortir d'ici, ok ? » Contre toute attente, l'inconnu ne protesta pas et il tourna les talons sans demander son reste. Julie soupira de soulagement et adressa un regard reconnaissant au serveur qui l'avait tirée des griffes de ce pot de colle ambulant. « C'est pas un endroit où il faut trainer seule, jeune fille! » Elle grimaça un peu. Elle avait une raison de plus de ne pas aimer venir au Red Light : se faire draguer par des gros lourds complètement ivres n'était pas franchement son truc. « Je crois que je te dois une fière chandelle, sans toi j'en avais pour toute la soirée... Merci beaucoup. » Elle lui sourit et haussa les épaules quand il déclara qu'elle n'avait pas vraiment l'habitude de venir ici. Elle n'avait même pas besoin de répondre tant c'était évident. « Ça se voit tant que cela ? », plaisanta-t-elle. « Disons que ce n'est pas vraiment mon truc... Je viens pour faire plaisir à mes amis. Qui sont sur la piste de danse et qui ne s'occupent absolument pas de moi, d'ailleurs », plaisanta-t-elle. Au fond, elle ne voyait pas pourquoi ses amis insistaient tellement pour qu'elle vienne puisqu'au final, ils passaient leur soirée séparément. Peut-être s'imaginaient-ils qu'elle allait finir par avoir un déclic et prendre goût à la vie nocturne ? Si c'était le cas, ils devraient s'armer de courage parce que c'était loin d'être gagné. « Tu veux bien me dire ton prénom ou je t'appelle Superman pour le restant de la soirée ? », demanda-t-elle en souriant. Il avait un terme à son cauchemar et fait partir le Casanova de pacotille ; il n'avait peut-être pas sauvé de vie mais à ses yeux, c'était un héros.

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« Je crois que je te dois une fière chandelle, sans toi j'en avais pour toute la soirée... Merci beaucoup. » Je souris, elle est mignonne à me remercier mais je trouve ça plus que normal, c'est comme mon second métier depuis que je travailler au red light, je mets un point d'honneur à veiller sur certaines personnes et à éviter le plus possible qu'il se passe des choses que les nanas pourraient regretter par la suite. Néanmoins, je ne m'occupe pas que des nanas, il m'est déjà arrivé de raccompagner des mecs totalement ivres, parfois, j'me dis que je devrais les laisser sur le trottoir mais c'est plus fort que moi. « Ça se voit tant que cela ? » Bien sur que ça se voit ! T'es là au milieu de tout ce monde sans essayer de te fondre dans la masse ou de te faire des amis ou je sais pas moi, tu bois même pas ! Mais je comprends qu'elle plaisante, elle es t bien consciente de ne pas être à sa place et c'est déjà ça ! « Disons que ce n'est pas vraiment mon truc... Je viens pour faire plaisir à mes amis. Qui sont sur la piste de danse et qui ne s'occupent absolument pas de moi, d'ailleurs » Je regarde distraitement la piste de danse pour essayer de voir si quelqu'un semble regarder dans sa direction mais c'est peine perdue ! Il y a bien trop de monde ici pour que je puisse distinguer quoi que ce soit. « Ils sont pas cool tes potes, mais moi, j'vais te tenir compagnie si tu veux, enfin le temps de ma pause! » Je lui souris, en essayant de ne pas passer pour un vulgaire psychopathe. Je me pose néanmoins des questions, c'est vrai qu'elle est mignonne, vraiment mignonne, une fille comme elle devrait passer son temps en boite à draguer et à profiter de sa beauté. Du moins, c'est ce que font la plus plupart des nanas dans son genre. « Tu veux bien me dire ton prénom ou je t'appelle Superman pour le restant de la soirée ? » « Oh pardon, j'en oublie la politesse ! Je suis Johan, je travaille ici comme serveur ! Et toi? » Je ne sais pas pourquoi j'ai précisé que j'étais serveur, sans doute pour la rassurer et lui prouver que je suis pas là pour la draguer spécialement -même si comme je l'ai dis, elle est plus que mignonne!- Je pose mes yeux sur elle et la scrute sans me rendre compte que ça pourrait être gênant. «  comment une fille aussi mignonne que toi peut ne pas être habituée à venir ici? » la question sort toute seule, comme une réflexion faites à moi même, mais je suis curieux et je veux savoir. Elle pourrait bien être ma prochaine mission : lui faire découvrir la vie nocturne ma vie. « je t'offre un truc à boire ? C'est la maison qui régale alors fais toi plaisir! »

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« Ils sont pas cool tes potes, mais moi, j'vais te tenir compagnie si tu veux, enfin le temps de ma pause! » Lui, elle l'aimait bien. En plus de lui avoir sauvé la mise, il était sympa et il était même de son avis concernant ses potes qui l'avaient abandonnée à son triste sort. Elle lui rendit son sourire pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas contre le fait qu'il lui tienne compagnie, même si ce n'était que le temps de sa pause. « Je suis Johan, je travaille ici comme serveur ! Et toi? » Le fait qu'il travaille ici la rassurait un peu. C'était comme une sécurité, une preuve qu'il ne chercherait pas à la draguer ou à la ramener chez lui une fois la soirée finie. Il venait ici pour bosser, pas parce que c'était le terrain de chasse idéal. « Moi c'est Julie », sourit-elle. Johan se mit à la dévisager avec insistance et Julie détourna le regard, un peu mal à l'aise. « Comment une fille aussi mignonne que toi peut ne pas être habituée à venir ici? » Elle ouvrit légèrement la bouche, prête à répondre, mais aucun mot ne parvint jusqu'à ses lèvres. Elle ne savait pas vraiment comment interpréter la question de Johan - même si le fait qu'il la trouve mignonne la flattait, elle devait l'avouer. Elle haussa les épaules et sourit un peu. « J'en sais rien », avoua-t-elle. « Je fais partie de ces filles qui n'aiment pas vraiment sortir faire la fête et qui préfèrent rester chez elles à lire un bouquin ou à regarder un film... Je suis mortellement ennuyeuse, en fait. » Elle se mit à rire. Certains la voyaient comme une intello coincée qui ne savait pas s'amuser et qui passait son temps à étudier. Mais ce n'était pas le cas. Elle n'était pas coincée et même si elle était studieuse, elle ne passait pas ses journées derrière ses bouquins. C'est juste qu'elle ne voyait aucun intérêt à aller en boite ou dans des soirées et qu'elle n'avait pas les mêmes envies que la plupart des jeunes de son âge, voilà tout. Ce n'était pas un crime pour autant, si ? « Je t'offre un truc à boire ? C'est la maison qui régale alors fais toi plaisir! » Elle lui offrit son plus beau sourire, ravie d'être tombée sur un garçon aussi gentil. « Je veux bien, ouais. Mais seulement si tu trinques avec moi ! », dit-elle avec entrain. Elle n'était pas sûre qu'il ait le droit de consommer quelque chose pendant son service mais il était hors de question qu'elle boive toute seule.

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« J'en sais rien », avoue-t-elle. « Je fais partie de ces filles qui n'aiment pas vraiment sortir faire la fête et qui préfèrent rester chez elles à lire un bouquin ou à regarder un film... Je suis mortellement ennuyeuse, en fait. » sa réponse me fait sourire, je trouve pas ça ennuyeux moi ! Je suis un peu pareil, la journée quand je rentre du taff, je fais une sieste (enfin ma nuit quoi!) et après, j'aime bien me caler devant un film ou lire un livre. On a pas des trucs en commun c'est déjà ça ! A sa différence, je n'aurais jamais pu me passer de vivre la nuit, c'était comme ça. Depuis le lycée, je vivais exclusivement la nuit. Les soirées, l'ivresse, la défonce, c'était mon rayon. Mais avec le temps et surtout avec mon travail, je liais les deux. C'était cool ! Elle accepte de boire un verre avec moi, à une condition. « Je veux bien, ouais. Mais seulement si tu trinques avec moi ! » je ne suis pas sensé boire quand je travaille, mais notre patron est relativement cool et au pire, je suis en pause donc plus officiellement serveur pour le moment ! « je suis toujours partant pour trinquer ! » je ne sais pas si c'était une qualité ou un défaut, mais il est vrai que j'aime bien boire. Pas pour être ivre, mais j'apprécie un bon verre de temps en temps. « alors, qu'est-ce que je te serre? » je demande, souriant. J'attends sa réponse et quand elle me la donne je file au bar nous préparer nos verres. Je ne mets pas longtemps, bien trop habitué à servir rapidement. L'inconvénient dans le service c'est que tu n'as pas toujours le temps, il faut être speed. Surtout en boite de nuit où les clients demandent une tonne folle d'alcool à l'heure ! Une fois fini, je retrouve place près de la charmante demoiselle qui se prénomme Julie. « et voilà pour toi ! » je lui passe son verre, toujours souriant. C'était un truc fou chez moi, je souriais tout le temps. Je fais parti de ces gens qui n'aiment pas faire la gueule ou que les autres remarquent quand ça va mal, un vrai bout en train quoi ! « Tchin! » dis-je en faisant se rencontrer nos verres ! La vodka est définitivement ma meilleure amie mais j'avais opté pour un mojito. « pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, je trouve pas que ce soit ennuyant de lire un livre ou de regarder un film. Puis, faut bien des gens qui s'occupent intelligemment ! » je ris alors, sous entendant que tous les idiots qui sont là à boire et qui dormiront jusqu'au lendemain soir pour recommencer ne sont pas bien intelligents ou du moins qu'il ne se cultivent pas des masses !

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« je suis toujours partant pour trinquer ! » Julie lui adressa un sourire radieux, ravie qu'il ne décline pas sa proposition. Elle était contente de pouvoir parler à quelqu'un ; reste seule dans son coin pendant que tous les gens autour de vous s'amusent, ce n'était pas très agréable. « alors, qu'est-ce que je te serre? » L'espace d'une seconde, elle eut envie de lui demander un cocktail sans alcool. Mais elle passerait encore et toujours pour une fille coincée, à la limite du troisième âge, et elle n'avait pas envie de se faire charrier une fois de plus sur son caractère trop sage. Elle regarda Johan et lui sourit. « La même chose que toi », annonça-t-elle en espérant qu'il ne prendrait rien de trop fort. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas l'alcool, c'était qu'elle le tenait très mal et qu'il suffisait de deux ou trois verres pour qu'elle déraille complètement. Et comme elle n'aimait pas vraiment se donner en spectacle et être le centre de l'attention, elle évitait de boire pour ne pas faire des choses qu'elle regrettait dès qu'elle avait retrouver ses esprits. Il lui tendit son verre en souriant et ils trinquèrent joyeusement. Johan respirait la bonne humeur et la joie de vivre, un peu comme elle. Ils s'étaient bien trouvés, sur ce coup-là. « Pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, je trouve pas que ce soit ennuyant de lire un livre ou de regarder un film. Puis, faut bien des gens qui s'occupent intelligemment ! » Il ponctua sa phrase d'un éclat de rire et Julie se mit à sourire, à la fois charmée par son attitude et touchée par ce qu'il venait de dire. Les mecs qui pensaient comme lui étaient plutôt rares - du moins, elle n'en avait jamais rencontré. « Alors toi, je t'aime bien ! », déclara-t-elle en riant avant de porter son verre à ses lèvres pour en boire une gorgée. « Non, sérieusement, c'est gentil de dire ça. La plupart des gens me prennent pour une sainte ou une grand-mère, enfin tu vois le genre... » Elle leva les yeux au ciel et soupira un peu. Les gens manquaient cruellement de tolérance, parfois. Et puis, en quoi cela les dérangeaient-ils qu'elle passe ses soirées chez elle ? Elle ne disait rien à ceux qui passaient leur temps à se défoncer ou à coucher à droite à gauche alors pourquoi se sentaient-ils obligés de la juger ? Reporter son attention sur Johan, elle le dévisagea pendant quelques secondes. En plus d'être adorable, il était plutôt mignon. « C'est pas trop dur, de bosser ici ? », demanda-t-elle, réellement intéressée. Le monde la nuit, ce n'était pas vraiment son truc. Et elle se demandait comment Johan faisait pour vivre en décalé et travailler jusqu'à l'aube. Et puis, il devait voir de drôles de spécimens, dans le coin...

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« Alors toi, je t'aime bien ! » je souris et comprends rapidement qu'elle ne doit pas avoir l'habitude de croiser des gens assez ouverts d'esprits pour accepter les occupations de chacun. Ces gens là me fatiguent, ils ne voient que leurs passe-temps et pour eux, ce sont les meilleurs. Alors que non, pour moi, il ya tellement de gens différents et c'est ça qui fait que c'est intéressant de vivre tous ensemble ! « Non, sérieusement, c'est gentil de dire ça. La plupart des gens me prennent pour une sainte ou une grand-mère, enfin tu vois le genre... » ajoute-t-elle. Elle a raison, la majorité des jeunes se seraient moqués d'elle, juste parce qu'elle ne sort pas tous les week end ou tous les soirs, juste parce qu'elle n'est pas comme eux. Mais moi, rencontrer des gens différents de moi, de part leur train de vie, ça me fait toujours plaisir ! « tu sais, les gens sont cons. J'te l'apprends sans doute pas, faut pas faire attention à eux. Mais c'est vrai qu'il faut sortir quand même un peu, profiter, voir du monde, s'amuser, c'est toujours bon. Même quand on aime rester chez soi! » je lui fais un clin d'oeil, preuve qu'elle est visée par ce que je dis. Mais je rigole tout de suite après. On échange un sourire et elle enchaine avec une question « C'est pas trop dur, de bosser ici ? » Dur ? Je n'ai jamais vraiment trouvé ça dur... Un peu contraignant parfois mais une fois que tu as l'habitude, tu te sens vite à l'aise. Enfin, personnellement c'est mon milieu donc c'est peut être pour ça aussi. Bien sûr, parfois j'ai affaire à des gens peu commodes et très alcoolisés, mais c'est vite réglé. «  Non, je vis la nuit moi, depuis toujours ! Donc ce boulot, ça me correspond tout à fait ! Des fois, j'tombe sur des gens vachement bizarres et ça part vite en dispute voir bagarre dehors.. Mais des fois, j'rencontre aussi des filles super intéressantes comme toi ! C'est ça qui me plait le plus, tu vois tellement de monde différent, tu découvres de nouveau mode de vie, tu côtoies des gens de tous les milieux, c'est vachement cool et ça me permet de m'épanouir ! Tu vois c'est comme le lycée ou la fac, tu rencontres un max de monde. Parfois des gens super cool avec qui tu resteras potes par la suite et parfois des gens qui te sortent par les yeux et tu pries pour jamais les revoir. C'est pareil, sauf que moi, ça me permet de vivre ! » j'avais sans doute beaucoup trop parlé, c'est un peu mon défaut, quand je commence je m'arrête plus et la pauvre julie en fait les frais. « par contre si je parle trop, hésite pas à me le dire ok? » je souris et décide de m'intéresser aussi à elle. Histoire d'en apprendre plus et de pouvoir la cerner un peu, je suis sûre qu'il y a quelqu'un d'adorable sous ces airs de fille coincée ! « et toi ? Tu fais quoi dans la vie? » bah oui, faut bien commencer par quelque chose non ?

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« Tu sais, les gens sont cons. J'te l'apprends sans doute pas, faut pas faire attention à eux. Mais c'est vrai qu'il faut sortir quand même un peu, profiter, voir du monde, s'amuser, c'est toujours bon. Même quand on aime rester chez soi! » Elle se sentait clairement visée mais elle ne le prenait pas mal. Elle s'amusait, contrairement à ce que les gens croyaient. Et elle sortait, de temps en temps. Elle était toujours la première à délirer et à détendre l'atmosphère, qui plus est. Elle n'était pas coincée. Elle aimait juste les soirées tranquilles, c'est tout. Pour toute réponse, elle lui sourit et enchaîna par une autre question à laquelle Johan répondit avec... enthousiasme « Non, je vis la nuit moi, depuis toujours ! Donc ce boulot, ça me correspond tout à fait ! Des fois, j'tombe sur des gens vachement bizarres et ça part vite en dispute voir bagarre dehors.. Mais des fois, j'rencontre aussi des filles super intéressantes comme toi ! C'est ça qui me plait le plus, tu vois tellement de monde différent, tu découvres de nouveau mode de vie, tu côtoies des gens de tous les milieux, c'est vachement cool et ça me permet de m'épanouir ! Tu vois c'est comme le lycée ou la fac, tu rencontres un max de monde. Parfois des gens super cool avec qui tu resteras potes par la suite et parfois des gens qui te sortent par les yeux et tu pries pour jamais les revoir. C'est pareil, sauf que moi, ça me permet de vivre ! » Elle l'avait écouté avec beaucoup d'attention, ne perdant pas le fil une seule seconde. Elle aimait bien écouter les gens parler, parce qu'elle s'intéressait aux autres et qu'elle aimait toujours en apprendre sur les gens qu'elle rencontrait. Et puis, il avait dit qu'elle était "super intéressante", ce n'était pas rien ! « Par contre si je parle trop, hésite pas à me le dire ok? » Julie se mit à rire de bon cœur. « Non, t'en fais pas ! J'aime bien écouter les gens. Et puis ça prouve que ton boulot te plait, au moins », sourit-elle. Elle était sincère. Mieux valait converser avec quelqu'un qui parlait beaucoup qu'avec une personne tellement renfermée qui ne discutait que sous la torture. Il ne tarda pas à lui demander ce qu'elle faisait dans la vie et elle haussa les épaules. « Si tu savais... », répondit-elle tout à fait sérieusement, prenant un air mystérieux. Elle le regarda pendant quelques secondes puis se mit à rire. « Je suis étudiante, je travaille au Baroque pour me payer les cours et je suis baby-sitter à mes heures perdues. » Rien de bien palpitant, en somme. Mais cela lui convenait parfaitement. Elle adorait bosser au Baroque tout comme elle adorait garder la petite Jade Delorme. « Elle dure combien de temps, ta pause ? » Elle espérait qu'ils avaient encore un peu de temps devant eux. Elle l'aimait vraiment bien et discuter avec lui était plus que divertissant. Elle n'avait pas envie de se retrouver seule face à son désarroi - et à cet espèce de pot de colle qui pourrait revenir à la charge dès que Johan aurait le dos tourné.

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« Si tu savais... » en voilà une réponse étrange à ce qu'on fait dans la vie. Tout de suite, mon cerveau se fait des films : agent de la CIA, détective privée, tueuse en série. Enfin tout ces métiers que personne ne veut dévoiler. Normal dans un sens, tu te vois arriver devant quelqu'un genre : salut j'suis tueuse en série. Ca le fait moyen. J'veux dire que ça le fait moins en tout cas que si tu disais que t'étais docteur ! Alors que je me fais tous mes films, elle décide d'éclairer ma lanterne. « Je suis étudiante, je travaille au Baroque pour me payer les cours et je suis baby-sitter à mes heures perdues. » étudiante ? Hm, encore jeune alors, enfin pas forcément. Je lui donne la vingtaine quand même. Il y a ensuite le Baroque, il me semble que c'est une salle de concert même si c'est le nom que j'aurais donné à un resto moi ! Mais bon ! Puis baby-sitter, ça en fait des boulots tout ça ! « tu es étudiante en quoi ? Si c'est pas trop indiscret bien sûr! » bah oui, j'suis curieux moi, faut pas croire ! En plus, comme elle s'était vraiment intéressée à tout ce que j'avais raconté, j'avais encore plus envie d'en apprendre sur elle. Il est rare de nos jours de trouver des gens qui écoutent vraiment, qui ne font pas semblant et qui ne pensent pas directement à ce qu'ils vont bien pouvoir te raconter sur eux par la suite, ça fait énorméméent de bien par moment ! « Elle dure combien de temps, ta pause ? » ah oui, ma pause, je l'ai zappé ! Je jette un coup d’œil à mon portable pour voir l'heure et je suis rassuré de voir qu'il me reste encore pas mal de temps. Et oui, j'ai une pause un peu plus longue puisque je suis arrivé plus tôt aujourd'hui. L'avantage d'avoir un patron pas trop chiant. Et puis au pire, alva me fera des grands signes quand il sera l'heure que je reprenne mon travail ou quand elle sera débordé, ce qui arrive fréquemment au red light et peu importe le serveur ! « j'ai encore un peu de temps, ne t'inquiète pas! » je souris puis repris immédiatement « et puis t'inquiètes pas, même si je reprends, je te garderais à l'oeil des fois que tu ais encore besoin que je vole à ton secours! » je rigole de la situation de tout à l'heure mais je sais qu'elle était vraiment mal à l'aise face à ce garçon et qu'elle désespérait vraiment ! Finalement je reprends la parole pour lui poser une nouvelle question, histoire de savoir si elle sort quand même un peu et ce qu'elle fait le reste du temps en soirée, il serait marrant de vivre chacun une soirée de l'autre ! Alors sans perdre une minute je lui propose ! « alors sinon, tu fais quoi quand t'es en soirée ? T'es plutôt du genre à faire des soirées poser chez des potes ? Tu sais ce qui serait cool, que tu vives une de mes soirées et que je vive une des tiennes ! Par contre, t'as intérêt à supporter l'alcool et à avoir peur de rien ! De tout façon, tu crains rien avec moi! » je ris à nouveau et fini mon verre d'une traite pour ne pas le laisser se réchauffer.

Hey Mad’moiselle t’es charmante, ça t’dirait une glace à la menthe ?

« Tu es étudiante en quoi ? Si c'est pas trop indiscret bien sûr! » » Elle lui sourit, trouvant adorable le fait qu'il lui demande si ce n'était pas trop indiscret. « En musicologie. Et je dois t'avouer que c'est un peu moins intéressant que ce que je croyais... Mais bon, on fait avec. » Elle aimait bien l'ambiance de la fac, elle y avait de bons amis, ses professeurs étaient plutôt cools... Le seul problème, c'était que certaines matières étaient d'un ennui mortelle et qu'elle n'arrivait pas vraiment à s'y intéresser. Puis Johan lui annonça qu'il avait encore du temps devant lui et qu'il garderait un œil sur elle, même s'il reprenait le boulot. « Génial ! Mais j'ai bon espoir qu'il se soit trouvé une nouvelle proie et qu'il me laisse tranquille », dit-elle en souriant. Ou alors, il avait tellement d'alcool dans le sang qu'il avait fini par s'écrouler sur le sol, ivre mort. Quoi qu'il en soit, savoir que Johan continuerait à veiller sur elle pour le reste de la soirée la rassurait. « Alors sinon, tu fais quoi quand t'es en soirée ? T'es plutôt du genre à faire des soirées poser chez des potes ? Tu sais ce qui serait cool, que tu vives une de mes soirées et que je vive une des tiennes ! Par contre, t'as intérêt à supporter l'alcool et à avoir peur de rien ! De tout façon, tu crains rien avec moi! » Julie haussa un sourcil, à la fois surprise et charmée par cette proposition peu commune. Que chacun vive une des soirées de l'autre ? Pourquoi pas. Mais elle n'était pas vraiment emballée à l'idée d'assister à une soirée branchée où l'alcool coulait à flot... « Je supporte pas l'alcool... Mais genre, pas du tout. Au bout de trois verres, je perds totalement le contrôle et je finis à faire n'importe quoi », grimaça-t-elle. N'importe quoi du genre coucher avec un pote alors que ce n'était pas du tout son genre. Et voilà qu'elle repensait à cette histoire... Elle soupira doucement et sourit un peu. « Je suis partante », finit-elle par déclarer. Attendez... Quoi ? Depuis quand était-elle partante pour vivre ce genre d'expériences ? Remarquez, Johan lui avait assuré qu'elle ne risquait rien s'il était dans les parages et elle ne serait sûrement pas obligée de boire... Si ? « Enfin, quand je dis partante, je veux dire que je veux bien essayer... Mais je te promets pas que je vais m'éclater et adorer ça. » Si elle acceptait, c'était simplement pour ne pas passer pour la coincée de service. Cela ne l'engageait pas à grand chose... Elle était persuadée qu'elle détesterait ça mais au moins, elle aurait fait l'effort d'essayer d'être comme tout le monde et de se fondre dans la masse.

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« En musicologie. Et je dois t'avouer que c'est un peu moins intéressant que ce que je croyais... Mais bon, on fait avec. » EN QUOI ?! Nan mais j'ai jamais entendu parler de cette matière moi ! Genre, on peut aller à la fac pour étudier la musicologie, normal. Ça choque personne ? Moi, j'ai une idée toute faite de la fac, des gens trop sérieux, qui étudient des choses trop sérieuses, avec des notes trop sérieuses et des profs plus que sérieux. En gros, un truc sérieux quoi ! En même temps, j'ai arrêté les cours après le lycée, c'était pas pour moi. J'aime les gens, mais j'aime pas qu'on me donne des ordres, rendre des devoirs, très peu pour moi. Et puis, je n'avais pas forcément envie que ma mère dépense une fortune en frais pour moi à la fac. Enfin bref, après ma proposition de vivre chacun une soirée de l'autre, Julie ne semble pas très très emballée.  « Je supporte pas l'alcool... Mais genre, pas du tout. Au bout de trois verres, je perds totalement le contrôle et je finis à faire n'importe quoi » je ne peux m'empêcher de rire, il est vrai que je suis un gros buveur et je l'oublie souvent. Je tiens très bien l'alcool et puis même, c'est souvent drôle de voir ce que l'alcool peut nous faire faire. Bien que parfois, on regrette amèrement, comme la fois où je me suis retrouvé marié, c'est assez étrange comme sensation, mais aux yeux de la loi française, ce mariage ne vaut rien, je suis donc tranquille ! « Je suis partante » je suis surpris et je ne peux m'empêcher de sourire de toute mes dents ! Ravi qu'elle accepte de se lâcher un peu et de vivre une soirée avec un parfait inconnu ! Je veux prendre la parole mais elle la reprends avant moi, je me résigne.  « Enfin, quand je dis partante, je veux dire que je veux bien essayer... Mais je te promets pas que je vais m'éclater et adorer ça. »  je lui souris et passe une main dans mes cheveux machinalement. «  si déjà tu essayes, je serais très heureux et je te promets de faire attention, de ne pas trop te faire boire et de, dans tous les cas, te ramener chez toi en un seul morceau, ça roule ? Et puis, je ferais tout mon possible pour que tu apprécies un peu ! Ça sera pas forcément ici si tu n'aimes pas être avec trop de monde, je peux aussi te faire vivre une de mes petites soirées, c'est comme ici mais en petit comité ! » dis-je avec le sourire, comme toujours ! C'est vrai, on est pas obligés de venir ici, pour qu'elle apprécie il vaut mieux qu'on ne soit pas beaucoup, chez moi ou chez un ami et qu'on profite vraiment parce que même moi, je n'aime pas spécialement faire la fête ici, on peut pas faire ce qu'on veut, on peut plus fumer à l'intérieur et c'est hors de prix !

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« si déjà tu essayes, je serais très heureux et je te promets de faire attention, de ne pas trop te faire boire et de, dans tous les cas, te ramener chez toi en un seul morceau, ça roule ? Et puis, je ferais tout mon possible pour que tu apprécies un peu ! Ça sera pas forcément ici si tu n'aimes pas être avec trop de monde, je peux aussi te faire vivre une de mes petites soirées, c'est comme ici mais en petit comité ! » L'idée qu'ils passent une soirée en petit comité, loin de la foule déjantée du Red Light, la rassurait un peu. Elle n'aimait pas vraiment le monde. Elle n'était pas agoraphobe ni incroyablement renfermée sur elle-même, mais les endroits bondés, ce n'était pas vraiment son truc. Elle préférait les ambiances un peu plus chaleureuses et intimistes. « Va pour une soirée en petit comité. Je crois que je préfère », sourit-elle. Elle ne savait pas vraiment dans quoi elle s'embarquait mais maintenant qu'elle avait donné son accord, il était trop tard pour reculer. Elle allait vivre l'une des soirées de Johan - et il avait l'air déterminé à ce qu'elle apprécie au moins un peu. Elle porta son verre à ses lèvres pour boire une nouvelle gorgée tout en fixant Johan avec attention. « Vous faites quoi exactement, dans vos soirées ? » Autant savoir à quoi s'en tenir, non ? Elle espérait qu'il ne dirait rien de trop alarmant. Les soirées où tout le monde fait n'importe quoi avec n'importe qui, ce n'était pas vraiment pour elle... « Je n'ai pas peur, hein... C'est juste que... Je me renseigne », justifia-t-elle soudainement. Elle esquissa un petit sourire. Évidemment qu'elle avait peur, sinon pourquoi prendrait-elle la peine de poser une question de ce genre pour se justifier deux secondes après sans que personne ne lui demande rien ? Ouais, elle avait peur. Peur de ce qu'elle pourrait trouver dans cette soirée où Johan la convierait. Peur de s'ennuyer, peur d'être mise à l'écart, peur de passer pour la ringarde de service ou, au contraire, de dépasser les limites, de faire n'importe quoi, de s'amuser un peu trop... Peur d'apprécier et d'y prendre goût.

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« Va pour une soirée en petit comité. Je crois que je préfère » J'en étais sûr ! Je la vois mal me dire qu'elle voudrait vivre ça ici, genre avec une tonne de monde ! Et dans un sens, je la comprends. J'aime travailler ici, y venir parfois lors de mes jours de congés, mais j'avoue que j'aime bien faire la fête autre part que sur mon lieu de travail ! Et puis, ici, il n'y a pas l'intimité qu'offre une maison ou un endroit plus petit. Je veux dire, entre amis, on aime bien parler de tout et de rien autour de quelques bouteilles, mais au red light, pour parler, il faut hurler et comme tout le monde fait ça, on a vite du mal à s'entendre parler ! « Vous faites quoi exactement, dans vos soirées ? » me demande-t-elle alors. Je souris, ce qu'on y fait ? On boit, on parle, on rigole, on fume, on roule, on reboit, on refume, on rigole encore et parfois, quand on est trop défoncée, on mange. Parce que c'est ça aussi le problème avec la drogue, du moins celle que je consomme et qui est « douce », tu choppes vite ce que mes amis et moi appelons la dalle du ghetto. Je n'ai même pas le temps de répondre qu'elle s'empresse de reprendre la parole. « Je n'ai pas peur, hein... C'est juste que... Je me renseigne » Je ne peux m'empêcher de rigoler un peu. Pas méchamment et j'espère qu'elle s'en rends compte. Je pense qu'à sa place, j'aurai peur. Après tout, elle ne me connaît même pas et je pourrais très bien la traîner dans une embuscade dont elle ne pourrait sortir que si elle parvient à tous nous tuer. Enfin bref, je bois une gorgée et me décide à prendre la parole. « Tu devrais. Enfin je veux dire, moi, j'aurai peur à ta place! » il me semble important de lui dire parce qu'au final, je ne veux pas qu'elle soit terrorisée. Je ne la connais pas mais elle n'a pas l'air d'être une fille méchante du tout et ça m'embêterait qu'il lui arrive quelque chose. J'crois que c'est un de mes défauts, je m'inquiète toujours pour les gens qui m'entourent avant même de m’inquiéter pour moi. « Généralement dans mes soirées, en petit comité du moins, on se pose entre potes, on rigole, on boit beaucoup, on fume beaucoup, et puis on a de bons délires. Il m'est déjà arrivé de me retrouver pleins de mousse à raser, on est des enfants dans nos têtes, t'en fais pas ! Ou même de faire des bulles avec du produit vaisselle, tu vois le genre? » je lui souris, me voulant rassurant. Elle n'a vraiment rien à craindre quand je suis dans ce genre de soirée, surtout que je ferais en sorte de l'emmener avec moi quand il n'y aura que des gens en confiance. Même si j'ai déjà connu des soirées où tout se passe mal, j'veux bien faire les choses avec la demoiselle.

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« Tu devrais. Enfin je veux dire, moi, j'aurai peur à ta place! » Elle ouvrit grand les yeux, un peu surprise. Disait-il cela pour l’effrayer ou devait-elle vraiment craindre de passer une soirée avec lui ? D’un autre côté, elle était morte de trouille. Elle allait plonger la tête la première vers l’inconnu, accompagnée d’un garçon qu’elle connaissait depuis moins d’une demi-heure… Ce genre de comportement ne lui ressemblait pas mais quelque chose lui disait qu’elle pouvait faire pleinement confiance à Johan. C’était peut-être une erreur qu’elle regretterait un peu plus tard mais pour l’instant, il ne lui inspirait que des émotions positives. « Généralement dans mes soirées, en petit comité du moins, on se pose entre potes, on rigole, on boit beaucoup, on fume beaucoup, et puis on a de bons délires. Il m'est déjà arrivé de me retrouver pleins de mousse à raser, on est des enfants dans nos têtes, t'en fais pas ! Ou même de faire des bulles avec du produit vaisselle, tu vois le genre? » Elle l’écouta avec attention avant d’hocher légèrement la tête. Oui, elle voyait le genre. Elle n’était pas vraiment rassurée par la partie « on boit et on fume beaucoup » mais pour le reste, ça avait l’air sympa. D’après ce qu’il disait, ses amis et lui avaient l’air d’être de grands enfants, pas des dépravés qui font conneries sur conneries. Elle était à la fois impatiente et anxieuse d’aller à cette « soirée entre potes » qu’il lui avait proposée. « Du moment que tu veilles sur moi et que personne ne me force à boire ou à faire des trucs dont je n’ai pas envie, ça devrait aller », dit-elle avec un petit sourire. Elle essayait de s’en convaincre, du moins. « On fait ça où et quand ? Ils sont comment, tes amis ? Ça ne va pas les déranger que je m’incruste ? » Elle était anxieuse de nature et elle se posait toujours beaucoup de questions. Beaucoup trop, même. Son esprit ne lui laissa jamais de répit, il était toujours en action. C’était invivable, par moment... Mais elle ne pouvait rien y faire. Elle avait peur de ne pas s'intégrer, peur que les amis de Johan voit son arrivée d'un mauvais œil, peur qu'ils ne l'aiment pas, qu'ils la laissent volontairement à l'écart... Si ça se trouve, elle en connaissait déjà certains sans le savoir. Ce qui pouvait être une bonne ou une mauvaise chose, suivant les personnes, évidemment.