✖ Et il reste là, paralysé, sans pouvoir détacher ses yeux de ses lèvres, de ses courbes alléchantes. Sans pouvoir calmer ses pensées qui s'affolent et qui font déjà monter son excitation. Ok, là ça va devenir gênant, alors il faut qu'il fasse quelque chose. Heureusement, elle lui prend la serviette des mains, le sortant quelque peu de sa torpeur. Il relève les yeux vers elle, s'obligeant à la fixer droit dans les yeux, tentant de ne pas se dire qu'elle est là à moins d'un mètre de lui, totalement nue. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il lui prend à lui ? Quelque chose ne tourne pas rond. Il secoue la tête, quand elle parle. Il note son ton embarrassé, elle doit être terriblement mal à l'aise. Elle doit sûrement le détester. Le prendre pour un sale pervers. Pour un profiteur. N'importe quoi, mais quelque chose de négatif à coup sûr. « Euh non, j'étais juste venu t'apporter une serviette... » murmure-t-il doucement en se concentrant sur son visage. Il se mord la lèvre avec force & alors, d'un seul coup, fait demi-tour, gagne la porte qu'il ouvre à la volée et qu'il referme derrière-lui. Il s'appuie contre celle-ci & souffle lentement. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Julie, une fille qu'il croisait souvent à la fac quand ils avaient cours. Pourquoi, soudainement, a-t-il envie d'elle à ce point-là ? C'est insensé ! Il soupire, puis va chercher un boxer propre qu'il enfile. Au moins, il ne sera plus totalement nu. Même si ça ne sert pas à grand chose pour masquer le trouble qui le prend. Il s'assoit alors sur le bord de son lit, et se prend la tête dans les mains. Il ne sait pas quoi faire, mais il faut que ces idées cessent. Sinon, il serait bien capable de rouvrir cette porte & de céder à son impulsion. Mais au fait... s'il cède, quel risque ? Ah, oui. Leur amitié, peut-être ?

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« Euh non, j'étais juste venu t'apporter une serviette... » Elle hocha la tête, trop embarrassée pour répondre et Roméo quitta la pièce aussi soudainement qu'il était arrivé. Elle ferma les yeux et souffla un bon coup. Cette situation était éprouvante et elle se demandait s'ils seraient aussi gênés que cela à chaque fois qu'ils se verraient. Elle espérait que tout cela n'avait gâché leur relation et qu'ils pourraient parler comme ils le faisaient avant. Même si pour le moment, cela paraissait plutôt compromis... Elle était incapable de lui dire deux mots sans se sentir honteuse. Elle n'était pas seulement embarrassée qu'il l'ait vue complètement nue, non. Elle était aussi - et surtout - troublée par ce qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle s'approchait de lui. Elle se regarda dans le miroir pendant quelques secondes. Elle ne savait plus du tout quoi penser... Elle se décida tout de même à se sécher et à s'habiller en vitesse. Elle avait retrouvé ses sous-vêtements et son pantalon éparpillés un peu partout dans le salon. Seul son t-shirt manquait à l'appel mais elle ne désespérait pas de le retrouver avant de partir. Elle passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place et sortit de la salle de bain avec prudence. Elle redoutait de croiser Roméo. Elle avança jusqu'au salon et tenta d'y trouver son t-shirt, sans succès. Elle soupira fortement ; elle n'allait quand même pas sortir dans la rue en soutien-gorge ! Elle regarda une dernière fois aux alentours du canapé, priant pour le trouver pour ne pas avoir à aller dans la chambre. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas voir Roméo mais... Si, en fait, c'était ça. Elle avait bien trop peur de ce qu'il pourrait se passer s'ils se retrouvaient à nouveau face-à-face. Après quelques minutes de fouille infructueuse, elle se résigna à aller dans la chambre. Elle inspira profondément pour se donner du courage et s'arrêta à l'entrée de la pièce, les yeux fixés sur le sol. « Euh... Je ne trouve pas mon t-shirt, tu ne l'aurais p- » Elle s'arrêta en le voyant assis (et habillé !) sur le lit, la tête dans les mains. Il n'avait pas l'air dans son assiette et elle détestait le voir comme cela. Hésitante, elle décida tout de même de s'approcher et prit place à côté de lui, laissant une distance raisonnable entre eux deux. « Ça ne va pas ? », s’inquiéta-t-elle. Elle était persuadée qu'il regrettait d'avoir passé la nuit avec elle, persuadée qu'elle n'était pas son genre de filles, persuadée qu'elle s'était montée la tête toute seule et persuadée que leur amitié venait de voler en éclats. Plus rien ne serait jamais pareil, après ça.

✖ Il entend la porte de la salle de bain se rouvrir, mais ne bouge pas. Il repense à tout ça. Il ne sait pas comment se comporter avec elle. Doit-il faire comme si de rien n'était ? Comme s'il s'en foutait ? Doit-il au contraire lui en parler ? Mettre les choses au clair ? Coucher à droite et à gauche, c'est son habitude, pourtant. Mais là c'est différent. Là c'est pas une inconnue. Là, c'est Julie. Merde quoi. Il a toujours la tête entre les mains et ne sait toujours pas quoi faire. Les minutes s'écoulent, mais il n'a pas entendu la porte d'entrée ; donc elle est toujours là. Il s'en voudrait si elle partait comme ça sans même lui dire au revoir. Bon sang, ils n'ont pas tué un homme, ils ont juste couché ensemble, non ? Il se mord la lèvre. Sa voix le fait sursauter, mais il ne bouge pas, gardant son regard rivé sur le sol devant lui, ses mains jointes derrière sa nuque, frôlant ses cheveux bruns et désordonnés. Le silence retombe. Insoutenable. Il l'entend approcher et prie intérieurement pour qu'elle ne vienne pas trop près de lui. Le lit grince un peu et s'affaisse. Elle a dû s'asseoir. Il ne bouge toujours pas. Il grimace, même si elle ne peut pas le voir. Non, ça ne va pas. « Si, si... » Hyper crédible, vieux. Il finit par relever la tête alors, plantant son regard dans celui de Julie. Se mordille la lèvre. Sait que s'il la fixe trop longtemps, elle en sera mal à l'aise. Autant aller droit au but et vite. « Tu regrettes, n'est-ce pas ? » demande-t-il de but en blanc, la gorge un peu nouée à l'idée qu'elle réponde positivement. Au fond, lui ne regrette pas. Il ne veut pas se l'avouer, mais il veut recommencer. Pour se rappeler. La chaleur de son corps. La douceur de son cou. La saveur de ses lèvres. Il attend sa réponse, patient, avec la neutralité d'un boeuf qui part à l'abattoir et qui sait qu'il n'a plus aucune chance.

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« Tu regrettes, n'est-ce pas ? » Et voilà. La question qu'elle redoutait tant venait d'être posée. Que devait-elle faire ? Mentir ou répondre honnêtement ? Avouer qu'elle avait envie de recommencer ou jouer la fille horrifiée par ce qu'ils avaient fait ? La vie était une question de choix. Il ne se passait pas un jour sans qu'on ait à choisir ; boire du café ou du thé, manger des céréales ou des tartines, prendre le bus ou marcher... Là, c'était un tout autre choix qui s'offrait à elle. Un choix qui risquait de changer sa relation avec Roméo. Qui la changerait coûte que coûte, en fait. Peu importe ce qu'elle répondait, leur amitié ne serait plus jamais la même. Ils avaient franchi les limites. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard plus longtemps. « Non », répondit-elle très sincèrement. Elle ne regrettait pas. Au pire, elle regrettait simplement le fait de ne plus se souvenir de rien. Ce qui voulait probablement dire qu'elle aimerait le refaire en étant sobre. Ce qui impliquait que sa relation avec Roméo était bien plus qu'amicale. Ce qui était totalement exclu. Sa tête ressemblait à un vrai champ de bataille. Elle aurait voulu lui retourner la question mais elle en fut incapable. L'idée qu'il puisse lui répondre qu'il regrettait la terrorisait. Un silence s'installa et elle soupira doucement. « La seule chose que je regrette, c'est que ce ne sera plus comme avant entre nous. » Elle serait incapable de plaisanter avec lui ou de lui faire la conversation sans repenser à ce qu'il s'était passé entre eux. Elle savait que cette histoire la hanterait pendant un long moment - voire même pour une éternité - et elle ne pourrait pas jouer les bonnes copines comme si de rien n'était. Ils avaient couché ensemble. Et pour elle, ce n'était pas anodin.

✖ L'attente lui semble insupportable. Longue, terriblement longue. Il a l'impression que sa réponse va influencer le reste de sa vie. Au fond, qu'est-ce qu'il en a à faire ? Ce n'est même pas une amie très proche. C'était... une amie, simplement. C'était, oui. Qu'en est-il encore ce matin ? Mais si elle regrette, cela va blesser son égo. Il aimerait lui dire qu'il ne regrette pas, qu'il est sûr que c'était génial... et qu'il regrette de ne plus en garder aucun souvenir. Mais alors, il faudrait aussi lui avouer que depuis qu'ils se sont réveillés, il ne rêve que d'une chose : pouvoir la toucher une nouvelle fois. « Non. » La réponse tombe, et Castiel accueillit le soulagement avec un grand soupir; nul besoin de lui retourner la question, il a lui-même donné la réponse. Il baisse les yeux, profitant qu'elle ait détourné son regard pour ne pas avoir à la regarder de nouveau lorsqu'elle relèvera la tête. « La seule chose que je regrette, c'est que ce ne sera plus comme avant entre nous. » Bien sûr, elle a raison. Mais Roméo refuse de l'admettre & c'est plein de bonne volonté qui relève les yeux vers elle. « On peut faire tout redevenir comme avant, ça ne tient qu'à nous. Et puis, je ne regrette pas non plus... » affirme-t-il en hochant la tête avec un léger sourire. Il est plus assuré maintenant qu'elle lui a avoué ne pas regretter non plus. Il espère juste qu'elle ait été franche. Il la regarde, et ses yeux descendent presque obligatoirement vers ses lèvres. Il remonte pour plonger dans son regard l'instant d'après, se contenant pour ne pas céder et l'attirer à lui. Il aimerait lui dire, lui avouer qu'il ne comprend pas pourquoi, mais qu'il est grandement attiré par elle. Mais il a bien trop peur de se faire jeter. « Et non, je n'ai pas vu ton.. T-shirt.. il n'est pas au salon ? » demande-t-il, distrait par sa présence, se demandant bien où ses fringues sont passés aussi. Après-tout, il n'est toujours qu'en boxer, torse nu.

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« On peut faire tout redevenir comme avant, ça ne tient qu'à nous. Et puis, je ne regrette pas non plus... » Cette réponse ne lui convenait pas mais elle n'avait pas le choix. Visiblement, il ne pensait pas comme elle. Bon, il avait dit qu'il ne regrettait pas non plus mais ils n'avaient pas les mêmes envies. Elle ne voulait pas que tout redevienne comme avant. Et de toute façon, même avec tous les efforts du monde, ce serait impossible. Tout avait changé. Elle se contenta d'hocher un peu la tête et Roméo eut la bonne idée de changer de sujet. « Et non, je n'ai pas vu ton.. T-shirt.. il n'est pas au salon ? » Son t-shirt ! Avec tout ça, elle avait presque oublié qu'elle n'était pas complètement habillée... Elle se leva du lit et soupira doucement. « Non, j'ai cherché partout au salon et je ne l'ai pas trouvé... Il doit être quelque part dans le coin, je suppose. » Elle commença à regarder partout dans la chambre, dans l'espoir de trouver son t-shirt et de pouvoir quitter la maison au plus vite. L'atmosphère était tellement lourde qu'elle en avait du mal à respirer. « J'ai trouvé le tien », dit-elle d'un air victorieux en tendant son t-shirt à Roméo. Il allait pouvoir s'habiller un peu et elle n'aurait plus son torse parfaitement bien dessiné sous les yeux. Ce serait un bon début pour oublier tout ce à quoi elle n'avait pas arrêté de penser depuis son réveil. Elle lui adressa un petit sourire, encore et toujours gênée, puis elle poursuivit sa recherche. Comment un t-shirt pouvait-il se volatiliser ? Cela dit, leurs vêtements étaient éparpillés un peu partout entre le salon et la chambre, ce qui laissait présager que leur étreinte avait été quelque peu... mouvementée. Son t-shirt pouvait être n'importe où. Sauf qu'elle n'avait plus le temps d'attendre. Et plutôt, elle n'avait plus l'envie d'attendre. Chaque seconde qui passait était un véritable supplice. « J'abandonne », soupira-t-elle. « Tu le retrouveras sûrement plus tard, t'auras qu'à me le rapporter. » Ou pas. Elle garda le silence quelques secondes, les lèvres pincées, puis elle posa ses yeux sur Roméo. « Tu veux bien me prêter un t-shirt à toi, le temps que je rentre chez moi ? Je sortirais bien comme ça dans la rue mais ça va faire un peu désordre, je crois... » L'humour, encore et toujours. C'était une bonne tactique pour masquer ses émotions. Sa gêne, en l’occurrence. Ou cette petite voix dans sa tête qui lui disait de rester plutôt que de fuir comme une lâche.

✖ Il hoche la tête. Oui, il doit bien être quelque part, après-tout, il n'a pas pu s'envoler par la fenêtre tout seul quoi. Leurs vêtements, éparpillés dans toute la maison de Roméo témoignent bien que leur étreinte a été quelque peu pressée et fiévreuse. Elle trouve par contre le sien, et il ne sait pas s'il éprouve de la déception ou du soulagement à l'enfiler alors. Il se gratte la tête, se demandant bien où est-ce qu'il a pu passer, ce fichu T-shirt. Il relève la tête vers elle, étonné de ses paroles. Il ouvre la bouche et secoue la tête, sourcils froncés. « Tu t'en vas ? » demande-t-il, presque choqué. Elle doit penser qu'elle n'est qu'un coup d'un soir, et qu'elle doit se barrer dès le réveil, pense-t-il alors. Incertain, il s'avance néanmoins vers elle, hochant la tête. Au passage, il ouvre son armoire & prend un T-shirt qu'il lui tend en cherchant son regard. « Tu peux rester, tu sais. J'm'en voudrais si tu partais comme ça si rapidement, 'fin que tu me fuis ainsi... Tu veux même pas qu'on prenne le petit déjeuner ? » demande-t-il avec un petit sourire accueillant & hésitant. Il est vrai qu'il n'a pas beaucoup l'habitude de voir quelqu'un avec qui il a couché la veille longtemps le lendemain. Mais là, encore une fois, c'est différent. C'est pas une de ces conquêtes à la noix. « Enfin, si tu préfères partir tu peux hein. Mais sache que tu es la bienvenue pour rester aussi. » Parce que je me refuse de te traiter comme toutes les autres. Il la fixe toujours dans les yeux, quêtant avec un soupçon... d'angoisse sa réponse. Il se mordille la lèvre et de sa main, effleurer le bras de Julie sans détacher son regard du sien.

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« Tu t'en vas ? » Julie ne savait pas vraiment comment réagir. N'était-elle pas censée partir, après ça ? C'était généralement comme cela que ça se passait, non ? Sauf si... Sauf si elle n'était pas qu'un simple coup d'un soir à ses yeux. Elle attrapa rapidement le t-shirt qu'il lui tendait et l'enfila sans plus attendre. Il était un peu grand pour elle mais n'importe quoi ferait l'affaire du moment qu'elle n'était plus à moitié nue. Roméo chercha son regard et elle finit par le fixer à son tour. « Tu peux rester, tu sais. J'm'en voudrais si tu partais comme ça si rapidement, 'fin que tu me fuis ainsi... Tu veux même pas qu'on prenne le petit déjeuner ? » Son sourire la faisait littéralement craquer. Et allez, c'était reparti ! Pourquoi fallait-il qu'il soit si attachant ? Elle se pinça les lèvres, essayant de ne pas paraître aussi perturbée qu'elle ne l'était vraiment. Soutenir son regard était une véritable épreuve mais elle en avait assez de baisser les yeux à chaque fois qu'il s'adressait à elle. « Enfin, si tu préfères partir tu peux hein. Mais sache que tu es la bienvenue pour rester aussi. » Puis il effleura son bras et Julie frissonna. Rester était dangereux. Très dangereux, même. Mais elle n'avait pas envie de lui faire de peine en partant comme une voleuse. Elle attrapa délicatement la main de Roméo et la serra délicatement dans la sienne, sans détacher son regard du sien. « Va pour un petit-déjeuner, alors. J'ai super faim, en plus ! » Elle lui adressa un sourire qui, pour la première fois depuis leur réveil, était réellement sincère. Sa main était toujours dans la sienne et sans savoir pourquoi, elle n'avait pas envie de la lâcher.

Peut-être a-t-il eu tort d'essayer de la retenir. Peut-être va-t-elle lui demander pourquoi. Et alors que répondre ? « Ben en fait, je t'aime bien quand même tu sais... » ? Vous êtes d'accord avec moi que ça ne le ferait pas. Il attend sa réaction, remarquant son frisson lorsqu'il la touche. Mais alors, elle lui attrape la main. Il regarde un instant leurs mains jointes avant de relever les yeux vers elle, sans rien dire, attendant qu'elle parle. Son visage s'éclaire alors du premier sourire de la matinée & il la trouve encore plus belle. Mais il se garde bien de lui dire. Elle accepte. Il sourit à son tour, réellement soulagé, et la regarde quelques secondes comme ça, avec son sourire enfantin. « Super, alors suis-moi ! » Il hésite, puis finalement, garde sa main dans la sienne & la tire avec lui dans le couloir vers le salon. Lui tenir la main ainsi ne le dérange pas ; Castiel est tellement tactile et proche des autres que pour lui, c'est presque quelque chose de normal. Il arrive alors au salon, puis à la cuisine & lui lâche la main. « Tu veux boire quoi ? Jus d'orange, café, chocolat... ? » propose-t-il, son tempérament détendu & chaleureux comme retrouvé, même s'il est toujours autant attiré par elle comme un aimant. Mais s'il se concentre sur lui servir le petit déjeuner & seulement ça, ça devrait aller non ? En attendant sa réponse, il sort des toast qu'il met dans le grille pain. Il l'actionne, et met rapidement la table ; confiture, nutella ()... Eh oui, on croirait pas, mais c'est quelqu'un de vraiment attentionné & indépendant, le p'tit Chanteclair. En même temps, quand on a perdu ses parents eh bien, faut bien se débrouiller seul, n'est-ce pas ?

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Elle se laissa entraîner jusque dans la cuisine. Le fait de lui tenir la main pendant le court trajet qu'il avait parcouru ne l'avait pas dérangé plus que cela, même si elle n'avait pas l'habitude d'être aussi tactile avec ses amis. Avec Castiel, ils avaient dépassé ce stade depuis longtemps... « Tu veux boire quoi ? Jus d'orange, café, chocolat... ? » Julie fronça un peu le nez, réfléchissant à ce dont elle avait envie, puis elle lui adressa un sourire. « Café, s'il te plait » Il déposa des tonnes de trucs délicieux sur la table et Julie le regardait avec attention. Finalement, prendre le petit-déjeuner tous les deux n'était pas une si mauvaise idée que cela ! « Tu veux de l'aide ? » Elle resta à côté de lui, attendant sa réponse, et un sourire amusé étira ses lèvres. Elle s'empara rapidement du pot de nutella, l'ouvrit habilement et plongea son doigt à l'intérieur... pour aller l'étaler sur la joue de Roméo. Elle se pinça les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire, regardant le jeune homme d'un air malicieux. « Désolée, c'était vraiment trop tentant... »

« Café, s'il te plait. » Il hoche la tête, glissant deux tasses sous sa machine à café qu'il active après avoir mit une capsule dedans. En attendant, il continue de mettre ce qui lui semble utile sur la table, toujours armé de son fidèle sourire. « Tu veux de l'aide ? » Il sourit et secoue la tête, installant des assiettes face à face sur la table, ne la regardant pas de suite. « Non c'est bon, mer... » Il relève alors les yeux en la sentant tout près de lui et voilà qu'elle lui touche la joue. Il fronce les sourcils & quand il passe la main sur sa joue, il la retrouve avec du nutella dessus. Ah ben bravo. Néanmoins, son côté joueur prend le dessus & très rapidement, un sourire plein de défi s'affiche sur ses lèvres. Il s'empare du pot de nutella & plonge à son tour le doigt dedans. Menaçant, il s'approche d'elle & brise rapidement la distance qui les sépare, la ceinturant pour ne pas qu'elle lui échappe. Puis t'façon il est presque certain d'avoir plus de forces qu'elle. Il la peinture alors de chocolat, lui en mettant sur le front et la joue jusqu'au coin de ses lèvres. Il s'arrête, la regardant, son regard plein de malice, réalisant qu'elle est pratiquement collée contre lui vu qu'il la tient fermement, le visage et les lèvres plein de nutella, et qu'il crèverait d'envie de le lui enlever lui-même. Mais, bien décidé à ne pas laisser la gêne s'installer entre eux, il explose alors de son rire innocent & la regarde en souriant. « Vengeance » souffle-t-il alors.

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Bien évidemment, il riposta presque aussitôt et elle se retrouva elle aussi couverte de chocolat. Et très, très près de Roméo. Elle se laissa faire sans broncher, plus qu'amusée par ce petit jeu. « Vengeance », souffla-t-il après avoir éclaté de rire. Julie le regardait en souriant, l'air parfaitement innocent. Elle n'osait même pas imaginer dans quel état elle devait être... Elle n'était pas sûre que le chocolat aille parfaitement bien avec son teint mais cela lui était complètement égal, elle avait un moyen de se venger en joignant l'utile à l'agréable. Restant collée contre Castiel, elle approcha son visage du sien et l'embrassa sur la joue, le front, le nez... Le but ? Lui mettre du chocolat partout, histoire qu'ils soit quittes. Après quelques hésitations, elle décida de déterminer sa petite vengeance en l'embrassant sur les lèvres. Très furtivement, l'espace de quelques secondes à peine, mais suffisamment pour que son coeur s'emballe. Ne laissant rien paraître, elle mit un terme à leur baiser et adressa un sourire angélique à Roméo. « Moi aussi, je me venge... » Elle était fière de son coup. Enfin, pas si fière que cela en fin de compte... Elle jouait avec le feu. Et même si c'était plaisant, elle ne savait pas vraiment où cela allait les mener. Elle était toujours irrésistiblement attirée par Roméo et s'amuser à l'embrasser n'était peut-être pas la meilleure idée qui soit si elle voulait essayer d'oublier cette histoire... « On va manger ? », proposa-t-elle comme si de rien n'était avant d'aller s'installer à table. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait, ni même pourquoi ses sentiments envers Roméo avaient changé à ce point en l'espace de quelques heures... Elle se demandait s'ils n'avaient pas toujours été là, bien enfouis quelque part au fond d'elle. Vous savez, le genre de truc qu'on ne veut pas s'avouer et qu'on fait semblant d'ignorer dans l'espoir que ça disparaitra ? Ouais, peut-être qu'elle l'avait toujours apprécié bien plus qu'elle ne le prétendait. Peut-être qu'elle était tombée sous son charme sans même s'en rendre compte. Ou peut-être que ce n'était qu'un effet passager dû à l'alcool et à l'étrangeté de la situation. Un simple coup de coeur qui s'en irait aussi vite qu'il était venu. Elle n'en avait aucune idée mais elle était persuadée qu'elle n'avait aucune chance avec lui et qu'il ne ressentait absolument rien pour elle. L'affaire était réglée, en somme. « T'es mignon, comme ça », dit-elle en le dévisageant avec attention, un sourire amusé sur les lèvres. Bizarrement, c'était vrai. Même avec du chocolat partout sur le visage, il restait extrêmement séduisant.

Roméo se fiche lui aussi de savoir s'il a du chocolat partout, si ça lui va, ou pas. Là, il veut juste s'amuser, profiter de l'ambiance qui semble s'être détendue, et ne pas se poser plus de questions. Toujours collés l'un à l'autre, il la voit approcher son visage du sien. Immédiatement, son coeur s'emballe, sans trop qu'il ne sache pourquoi. Bon sang, va-t-elle enfin l'embrasser – ou autrement dit : faire ce qu'il attend depuis qu'il a ouvert les yeux ? Mais non. Elle pose ses lèvres d'abord sur sa joue, son front, son nez... avant de finir sa course sur ses lèvres. Résigné, il ne s'y attend pas & se laisse totalement faire, oubliant même de réagir. Très vite, elle y met fin & il regrette de ne pas avoir prolongé un peu. Alors qu'il pensait ses idées étranges enfouies, les voilà qui sont ressorties au contact chaud & doux de ses lèvres. Pendant quelques secondes, il la dévisage, sans rien pouvoir répondre. Puis alors, ses paroles le sortent de ses pensées & il hoche la tête avec un sourire. Il va prendre les toast sortis du grille pain & les emmène à table, les posant au milieu. Il s'assoit en face de la jolie brune mais il n'a encore rien dit. « Sers-toi ! » Ah, c'est pas trop tôt. Enfin une parole. Son sourire revient & il lui adresse un petit clin d'oeil en se servant une tartine où il met... de la confiture. Il doit certainement être plein de nutella, mais pour être franc : il s'en contrefiche. Il sourit quand elle lui dit qu'il est mignon. Lui dit-elle ça parce qu'elle se fout de lui, ou parce qu'elle le pense vraiment ? On pourrait croire que Castiel est le genre de mec tellement sûr de lui qu'il ne doute plus de son charisme. Or, c'est totalement faux. A la mort de ses parents, il s'est senti si ébranlé qu'il en avait d'abord perdu toute confiance en ça. Il ne répond rien ; mais il est touché et ça se lit dans ses yeux chocolats. Ayant envie de jouer encore un peu, il tend la jambe pour pouvoir effleurer celle de Julie. Oui, il lui fait carrément du pied quoi ! Mais, taquin, il ne la regarde pas, mordant dans sa tartine à pleine dents en regardant ailleurs, comme pour faire genre que ce n'est pas lui. Peu à peu, il fait remonter son pied le long de la jambe de Julie, tout en se retenant de rire. Finalement, d'un seul coup, il tourne la tête & braque son regard pour elle, immobilisant alors son pied sur sa cuisse. Il esquisse un sourire espiègle et finit sa tartine en silence, sans la lâcher des yeux. Bon ok, ça peut un peu faire peur comme ça, mais c'était pas méchant.

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Julie ne se fait pas prier et se serre une tartine de nutella. Ou plutôt du nutella à la tartine, vu la quantité de chocolat qu'elle a mis sur le toast... Enfin bref. Elle croqua dedans lorsqu'elle sentit quelque chose sur sa jambe. Un chien ? Un chat ? Elle n'avait pas le souvenir d'avoir vu un quelconque animal dans la maison mais elle ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre... Elle comprit bien rapidement qu'il s'agissait en fait de Castiel, qui aimait visiblement ce petit jeu. Elle haussa un sourcil, un peu surprise, mais le laissa faire sans rien dire. Il regardait ailleurs, l'air innocent, puis il termina par la regarder. Son air espiègle la fit sourire et elle continua à manger sa tartine dans le plus grand des silences, le pied de Roméo toujours posé sur sa cuisse. « C'est tout ce que tu sais faire ? », demanda-t-elle d'un faux air blasé. Elle faisait bien entendu référence à sa technique de "séduction" - elle ne savait pas si c'était réellement ce qu'il avait cherché à faire - et au fait qu'il lui avait fait du pied. Elle voulait juste le taquiner un peu, évidemment. Histoire de continuer leur petit jeu. « Non parce que, de la part d'un mec qui s'appelle Roméo, je m'attendais à mieux que ça... » Elle avait envie de rire mais faisait de son mieux pour se retenir. Elle le regarda de son air malicieux pendant quelques secondes et croqua à nouveau dans sa tartine, l'air de rien. Elle avait hâte de voir sa réaction. Elle espérait qu'il ne serait pas vexé et qu'il ne le prendrait pas mal. Mais ils étaient généralement sur la même longueur d'ondes et elle était persuadée que ça remarque allait l'amuser plus qu'autre chose. Elle n'arrivait plus à le quitter des yeux. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée. Il l'attirait. Un peu comme un aimant. Ce qui était très étrange, d'ailleurs, parce qu'elle n'avait jamais ressenti ça auparavant. Ni pour lui, ni pour personne d'autre. Cette pensée lui fit peur et elle fronça un peu les sourcils, se força à détourner son regard. C'était vraiment n'importe quoi. Elle se jura de ne plus jamais boire une goutte d'alcool. Oui, elle en était encore au stade où elle se persuadait que c'était l'alcool qui la faisait divaguer bien qu'au fond d'elle, elle savait que c'était parfaitement faux.

En plus, Castiel a un chien, mais là il ne sait pas où il est, il l'a complètement oublié. Dehors peut-être... Enfin, en tout cas, son chiot ne doit pas être bien loin, n'est-ce pas ? Il continue donc son petit manège, quand la voix de Julie l'interrompt. Il lève les yeux vers elle, feignant l'innocence. Il lui lance un regard du style "de quoi tu parles ?", comme s'il ne faisait strictement rien. Il est satisfait qu'elle se soit prise au jeu, même s'il ne l'aurait pas soupçonnée si taquine. Il la regarde avec ses yeux brillants d'une lueur malicieuse et espiègle. Elle a envie de jouer ; lui aussi, ça tombe bien. Oh non, il ne se vexe pas. Pour vexer Castiel, il faut y aller fort de toute façon. Elle l'attire énormément aussi, mais le Chanteclair n'est pas du genre à se poser des questions. C'est bien un mec. Il ne va pas se demander pourquoi une camarade de classe l'attire à ce point. Non, c'est un fait & puis basta, il ne cherche pas plus loin. Il n'y a que les filles pour se torturer l'esprit ainsi. Après-tout, c'est un désir naturel. C'est un mec, elle une fille ; ils sont canons, ils se plaisent, ... ça suffit. « Tu veux vraiment que je te montre ce que je peux faire ? » demande-t-il d'un ton interrogateur. Mais avant qu'elle ne réponde, il se lève alors, et contourne la table pour venir à côté d'elle. Il lui prend la main & la fait lever, croisant son regard. Son sourire enfantin est toujours là & le rend encore plus attachant. Il se met alors derrière-elle & colle son corps au sien – sans pouvoir s'empêcher de frissonner. D'une main, il écarte les cheveux de sa nuque, les faisant passer devant elle. De l'autre, il la tient au niveau des hanches pour la garder contre lui. Alors, lentement, il vient déposer plusieurs baisers dans le bas de sa nuque, remontant avec douceur & sensualité. C'est qu'il est doué notre Roméo. Il vient jusqu'à son oreille où il murmure d'une voix grave et chaude : « Tu crois vraiment avoir tout vu ? » Après-tout... c'est un jeu, n'est-ce pas ? Au fond, lui aussi veut se rassurer. C'est un jeu, voilà tout.

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« Tu veux vraiment que je te montre ce que je peux faire ? » Elle n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit qu’il était déjà debout, s’approchant d’elle avec détermination. Elle attrapa sa main et se leva aussitôt, se demandant ce qu’il lui réservait. Elle avait hâte de voir ce dont il était capable. Elle allait enfin savoir comment il faisait craquer toutes les filles – parce que oui, elle savait qu’il avait du succès et que quatre-vingt dix pour cent des filles qui croisaient son regard avaient du mal à s’en remettre. Il dégageait quelque chose de mystérieux, presque envoûtant. Sans parler de son sourire qui faisait littéralement fondre Julie (mais ça, elle ne l’avouerait jamais. Pas même sous la torture). Il se plaça derrière elle, passant une main autour de ses hanches pour qu’ils soient collés l’un à l’autre, et écarta ses cheveux d’un geste habile de manière à dégager sa nuque. Comme elle s’y attendait, il y déposa plusieurs baisers et un sourire s’empara des lèvres de Julie au moment où elle sentit ses lèvres frôler sa peau. Des bisous dans le cou ? Classique. Mais c’était loin d’être déplaisant. Bon, d’accord, en réalité, c’était même extrêmement plaisant. Il était doué, visiblement. Il savait parfaitement comment se servir de ses charmes pour parvenir à ses fins… Julie ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait avec elle. Mais elle préférait arrêter de se poser des questions inutiles – dont les réponses lui feraient probablement très peur. « Tu crois vraiment avoir tout vu ? », chuchota-t-il près de son oreille. Elle devait cacher ce qu’elle ressentait vraiment et continuer à faire la fille qui n’était pas plus impressionnée que cela. Même si elle était clairement sous son charme. Prenant un air détaché, elle ne bougea pas d’un pouce et tourna légèrement la tête pour s’adresser à lui. « J’en sais rien… J’espère bien que non. » Elle lui adressa un sourire magnifique, plein de sous-entendus. Elle était curieuse de voir ce qu’il était capable de faire, jusqu’où il pouvait aller, comment il s’y prenait pour séduire… Elle ne savait pas dans quoi ils s’embarquaient mais pour le moment, c’était très amusant. Elle se retourna complètement pour lui faire face, restant toujours collée à lui. Elle s’approcha de ses lèvres comme pour l’embrasser mais s’arrêta au dernier moment, un sourire innocent sur les lèvres. « Surprends-moi. » En fait, elle se surprenait elle-même. Normalement, elle était plutôt du genre réservée et sage. Voire même très sage. Elle n’était pas coincée pour autant, loin de là, mais elle n’avait pas l’habitude de jouer les séductrices ou de faire ce genre de trucs. Elle ne savait pas ce qu’il lui prenait d’agir comme cela avec Roméo… Décidément, elle faisait vraiment n’importe quoi quand elle était avec lui. Elle ne savait pas encore si c’était une bonne ou une mauvaise chose mais il semblait avoir beaucoup d’influence sur elle.

✖ Mais tout est là : il ne fait pas grand chose pour faire craquer ces filles. Il est de ceux dont un sourire rayonnant & un clin d'oeil appuyé suffit à faire tomber la majorité des filles dans ses filets. Pourtant, il ne joue pas tellement avec ça. Il se contente de s'amuser, mais sans jamais blesser personne. Il se pourrait bien pourtant que cette fois, le jeu soit bien plus sérieux & l’enjeu plus grand. Oui, classique. Mais efficace. Il adore jouer, c'est pour lui comme une passion, un besoin. Elle se retourne alors et il plonge son regard dans le sien, l'air charmeur & séducteur. Il se mordille légèrement la lèvre. Tant de petites mimiques insignifiantes mais qui pourtant, font toujours leur effet. Il la voit s'approcher & sans qu'il ne sache très bien pourquoi, il sent son souffle s'accélérer un peu. Il fixe ses lèvres mais celles-ci s'arrête avant de toucher les siennes. Il relève ses yeux vers les siens, la regardant, inquisiteur. Il hausse les sourcils alors intrigué. La surprendre. Ce qu'il fait toujours de mieux. Il sait qu'ils jouent à un jeu dangereux mais c'est si tentant, si amusant, si délectable qu'il ne peut se contraindre à s'arrêter. Il ferme alors les yeux, posant une main sur sa joue en la caressant doucement, avant d'approcher son visage du sien. Il frôle ses lèvres des siennes et manque de céder à la tentation de les goûter une nouvelle fois. Il laisse un peu son souffle s'échouer sur son visage, glissant une main sous le T-shirt de Julie, frôlant son ventre du bout des doigts avant de la retirer d'un seul coup, se reculant avec un rire enfantin et espiègle. Il lui fait un clin d'oeil & alors, lui attrape la main pour la tirer vers lui. Il n'a pas de plan. Il n'a jamais de traces à suivre pour séduire quelqu'un. Lui, il y va au feeling, au naturel, à l'improvisation. Il l'attire alors à lui mais avant que leurs corps ne se touchent, il se dérobe de nouveau & la plaque alors contre le mur à côté. Il plonge son regard dans le sien, se retenant de lui sauter directement dessus. Il passe un doigt sur ses lèvres, prenant un peu de nutella qu'il reste, et le met dans sa proche bouche, sans la lâcher des yeux.

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La respiration de Julie s’accéléra nettement au moment où les doigts de Roméo se posèrent sur sa joue. Ils étaient extrêmement proches et elle n’avait qu’à avancer d’un centimètre à peine pour pouvoir goûter ses lèvres. Mais elle ne devait pas. Elle le laissa faire, essayant d’ignorer cette petite voix dans sa tête qui lui ordonnait de l’embrasser sur le champ. Il frôla ses lèvres et elle ferma les yeux, comme si cela allait rendre l’instant moins pénible. Pénible, oui. Parce qu’elle avait l’impression que son cœur pouvait s’arrêter de battre à tout instant. Dans le fond, mourir de désir était une belle mort. Surtout quand l’objet du désir en question s’appelait Roméo Chanteclair. Sans qu’elle ne le sente venir, il glissa sa main sous son t-shirt et effleura son ventre du bout des doigts, la faisant frissonner malgré elle. Heureusement, il s’arrêta bien vite et se mit à rire comme un gamin. Elle adorait quand il faisait ça. Il semblait tellement innocent et espiègle qu’elle avait parfois l’impression de se retrouver face à un petit garçon. Un petit garçon emprisonné dans le corps d'un jeune homme plus que séduisant, évidemment. Elle se retrouva bien vite collée contre le mur, sans trop savoir comment. Son cerveau ne répondait plus de rien et les événements se passaient sans qu’elle ne puisse plus rien contrôler. Tout ce qu’elle savait, c’était que Roméo avait réussi son défi : il l’avait surprise. Il passa un doigt sur ses lèvres pour en retirer un peu de chocolat… et le porta à sa bouche sans la quitter des yeux. À présent, c’était certain : il voulait la faire mourir. Elle le regarda faire sans détourner le regard, un sourire au coin des lèvres. Elle n’arrivait plus à réfléchir correctement, elle ne savait plus quoi faire, elle ne savait plus si elle était en train de rêver ou si c’était réel. Elle n’était plus sûre de rien, sauf d'une chose : le désir qui la consumait de l’intérieur et qui n’allait pas tarder à la tuer. Après être restée sans bouger pendant quelques secondes, elle s’approcha de Roméo et l’embrassa dans le cou à plusieurs reprises, remontant petit à petit vers son visage. Elle termina par déposer un bisou sur sa joue, tout près des lèvres, histoire de le frustrer un peu. Un sourire radieux sur le visage, elle se recula un peu pour pouvoir le regarder dans les yeux. Elle ne savait pas combien de temps ils allaient pouvoir continuer à jour ce petit jeu. Elle était impatiente de savoir qui craquerait le premier. Elle posa finalement une main sur sa joue et effleura ses lèvres du bout des doigts. L'atmosphère était de plus en plus électrique et l'air devenait clairement irrespirable.

Castiel continue son petit manège. Il ne sait pas trop ce qu'il fait, pas trop où il va comme ça, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y va hein ! Il a cette innocence puérile qui ferait craquer n'importe qui, et d'ailleurs, il ne tarde pas à remarquer que Julie semble tombée dans ses filets. Il sourit. Il ne lui veut pas de mal. Il n'est pas de ces mecs qui séduisent pour ensuite manipuler et tout le tralala. Non, lui, il s'amuse. Mais ne ferait pas de mal à une mouche. Roméo ne pense plus à rien. Ni à cette nuit, ni aux conséquences, ni à ce qui va suivre s'ils continuent à frimer avec le feu comme ça. Pour tout dire, il s'en fiche. C'est un gros défaut chez lui mais il est comme ça ; il agit et il réfléchit après. Pas très logique me diriez-vous ; je sais. Mais bon, on s'refait pas hein. Ils s'affrontent du regard pendant quelques secondes. Leurs souffles mêlés & heurtés trahissent leur désir, mais aucun ne semble prêt à céder. Voilà donc le jeu du jour : qui cèdera le premier. Puis alors, elle se met à l'embrasser dans le cou. Il frémit et se mord la lèvre pour ne rien laisser paraître ; le cou est un de ses endroits les plus sensibles. Il la laisse alors faire. Ben oui, il a bien le droit de profiter du moment lui aussi non ? Il la sent remonter le long de sa mâchoire pour arriver sur son visage. Et en effet, il sent une petite frustration monter en lui quand elle vient près de ses lèvres sans pour autant poser les siennes dessus. Mais il ne veut pas craquer. Il veut la faire craquer elle, se dire qu'il lui plait, qu'il lui plait vraiment, et qu'elle ne lui résiste pas. Alors quand elle le regarde ainsi, il soutient son regard en s'avançant un peu, la plaquant encore un peu plus contre le mur derrière-elle. A présent, son corps est appuyé franchement contre celui de Julie. Il lui prend les poignets & les lui met au-dessus de sa tête, contre le mur, pour l'immobiliser. Ainsi menottée, il la tient à sa merci. Il plonge dans son regard une nouvelle fois, au risque de s'y noyer. Finalement, il dépose un baiser au coin de ses lèvres, puis descend de nouveau dans son cou. Il l'embrasse avec plus de fougue déjà & moins de retenue. Il fait durer ces baisers quelques longues secondes, avant de remonter vers son visage aussi, l'embrassant sur les joues, le front, le nez, le menton,... en évitant malicieusement ses lèvres. Et pour la tenter encore plus, il approche son visage du sien, laissant leurs lèvres s'effleurer à peine sans vraiment se toucher, son souffle cadencé par son envie se poser sur le visage de Julie. Ses pensées, depuis longtemps déjà, ont recommencé à s'égarer. Mais quelle importance me diriez-vous ? C'est lui-même qui s'égare aussi.

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À l’instant où il posa à nouveau ses lèvres sur sa peau, Julie prit conscience qu’elle allait perdre la bataille. Elle n’était pas capable de lui résister plus longtemps. Et il devait parfaitement le savoir, d’ailleurs. Elle le laissa l’embrasser dans le cou puis remonter vers son visage et la couvrir de baiser en évitant soigneusement ses lèvres. Il termina sa séance de torture en frôlant ses lèvres sans réellement les toucher et Julie soupira. Là, c’était trop. « Okay… J’abandonne. Tu es trop fort pour moi », souffla-t-elle. Elle le regarda pendant une fraction de seconde et se mit à sourire. Elle le trouvait… Adorable ? Attendrissant ? Charmant ? Magnifique ? Ouais. Tout ça à la fois. Les poignets toujours emprisonnés par Roméo, elle s’approcha de son visage et cette fois-ci, elle posa enfin ses lèvres sur les siennes. Elle se fichait bien d'avoir perdu et d'avoir été la première à craquer. Elle mourrait d'envie de l'embrasser depuis qu'elle avait ouvert les yeux. Contre toute attente, le baiser qu’elle lui donna n’était pas passionné ou fiévreux. Au contraire. C’était un baiser extrêmement tendre. Trop peut-être. Cela ressemblait fort au genre de baiser qu’une jeune fille amoureuse donne à son petit-ami. Pas à un baiser que deux amis s’amusent à se donner au cours d’un jeu de séduction, comme ça, juste pour rire un peu. Elle se détacha de lui rapidement, complètement chamboulée. Son cœur avait visiblement pris le dessus sur sa raison et tout ce qu’elle avait ressenti pour Roméo au cours de ces dernières heures s'était ressenti dans son baiser… N’importe quoi. Gênée, elle baissa les yeux et revint à la réalité. Elle ne savait pas ce qu'il pensait d’elle ni de cette situation mais la simple idée d’y penser la terrorisait. Elle se dégagea de son emprise et passa une main dans ses cheveux, comme à chaque fois qu’elle était embarrassée. Elle savait que jouer avec le feu n’était pas une bonne idée. Elle venait de se brûler – et ça faisait plutôt mal. Elle inspira profondément pour se donner du courage et affronter le regard de Roméo. « Je crois que je… ferais mieux d’y aller » Avant de voir sa réaction et de se faire encore plus mal. « Merci pour le petit déjeuner, et tout ça… » Et tout ça quoi ? La nuit qu’ils avaient passée ensemble ? La bataille de nutella ? Le petit jeu de séduction auquel ils venaient de jouer ? Elle ne savait pas vraiment. À présent, tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle, s’enterrer dans son lit et oublier tout ça.

✖ Elle abandonne. Elle cède. Castiel a tellement hâte qu'il ne pense même pas à se réjouir de sa 'victoire'. Il attend juste sa 'récompense'. Il a envie de l'embrasser depuis qu'il a ouvert les yeux, lui aussi. Et là, ça y est, il va enfin pourvoir satisfaire son envie. Elle s'approche, s'approche... Et enfin c'est la délivrance. Ses lèvres se posent sur les siennes, mais pas avec la hâte & la fougue qu'il aurait cru, et qui caractérisait d'ailleurs un peu leur jeu. Non, c'est tendre, c'est plein de douceur. Et ça transporte entièrement notre Chanteclair, qui ne réagit pas de suite, déstabilisé. Finalement, il pose sa main sur sa joue et prolonge. Il a compris. Compris qu'elle veut de la tendresse, de la douceur ; et au fond, lui n'en a pas tous les jours car ce n'est certainement pas ses coups d'un soir qui vont prendre la peine d'être douces avec lui. Il prolonge tendrement, puis elle se détache rapidement. Trop rapidement, peut-être. Quelque chose cloche, mais Roméo ne saurait pas dire quoi. Il est bien trop hébété pour réfléchir à quoi que ce soit d'ailleurs. Un peu perdu, il secoue la tête en inspirant à fond, regardant ailleurs. Puis d'un coup, bam, elle veut s'en aller. Il relève les yeux vers elle, les écarquillant, surpris. Il ne réagit pas de suite, troublé lui aussi, mais soudain avant qu'elle ne bouge, il lui saisit le poignet. « Non ! » Surpris lui-même par le mot qui vient de sortir de sa bouche d'un seul coup, il baisse les yeux & se mord l'intérieur de la joue. Pourquoi voudrait-il la retenir, hein ? Il se mord la lèvre puis lève la tête vers elle avec un petit sourire. « Enfin, je veux dire... t'es pas obligée de partir. » murmure-t-il doucement, en la regardant. Il lui lâche le poignet, et fait quelque pas en arrière pour ne pas la bloquer, la regardant toujours, avec son fin sourire.

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Jamais elle ne se serait attendue à ce qu’il réponde à son baiser. Ni même à ce qu’il lui demande de rester. Mais il l’avait fait et elle était de plus en plus perdue. Que cherchait-il, en faisant ça ? Et que gagnerait-elle à rester ? Rien, sans aucun doute. Ils s’embrasseraient encore (et feraient peut-être plus) mais elle n’était pas sûre que cela aurait une quelconque importance pour Roméo. Et elle n’avait pas envie d’être une fille de plus sur sa liste de conquêtes. Il valait mieux mettre un terme à tout cela avant qu’ils n’aillent trop loin, avant que Julie ne tombe réellement amoureuse de lui, avant qu’elle tombe de haut et que la chute l’anéantisse. Ce n’était pas un garçon pour elle, elle n’était pas une fille pour lui. Comme Roméo et Juliette. Quelle ironie… Elle ferma les yeux et soupira fortement. Elle devait faire le vide, s’empêcher de penser et ignorer ce que son cœur lui disait. Écouter sa raison, toujours écouter sa raison. Cela évitait bien des peines, elle l’avait appris avec le temps. Il lâcha finalement son poignet et la regarda avec ce sourire qu’elle aimait tant. Mais elle n’avait plus le droit de flancher. Elle avait déjà franchi assez de limites comme cela, nul besoin d’en rajouter. Elle le regarda d’un air désolé et secoua un peu la tête. « C’est gentil mais je… » Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard une seconde de plus. « J’ai plein de trucs à faire aujourd’hui », mentit-elle. Oui, c’était la pire excuse de tous les temps. Mais elle n’avait pas eu le temps de trouver mieux. « On se voit plus tard, de toute façon. J’ai ton t-shirt sur le dos, alors… » Évidemment, elle n’avait pas envie de le revoir. Ni bientôt, ni jamais. Elle comptait bien se terrer chez elle jusqu’à la fin des temps et lui faire rendre son t-shirt par quelqu’un d’autre. Elle était bien trop gênée de tout ce qu’il s’était passé entre eux pour aller le voir et tenir une conversation amicale et banale. Elle lui adressa un petit sourire et déposa un bisou sur sa joue. « Merci. » Puis elle partit en vitesse pour ne pas lui laisser le temps de la rattraper. Cette matinée avait été la plus intense de toute sa vie.