✖ Une semaine. Il s'est écoulé une semaine. Sept longs jours. Cent soixante-huit heures. Dix mille quatre-vingt minutes. Bon ok, je m'arrête là. Vous avez compris ; la semaine a été longue pour notre mister Chanteclair. Ce qu'il a fait ? Pas grand chose. Ou pour mieux dire : rien. Rien du tout. Il a tourné en rond chez lui. Il a broyé du noir. Enfin non, notre petit Castiel n'est pas dépressif voyons, n'est-ce pas ? Non. Mais quelque chose le travail. Et ce quelque chose s'appelle... Julie. Il se demande toujours. Pourquoi est-ce qu'elle est partie de chez lui comme ça ? Bientôt elle courrait. Et il n'arrive pas à comprendre pourquoi. A-t-il fait quelque chose de mal ? A-t-elle eu peur quand il a prolongé ? Il n'aurait pas dû, d'accord. Pas dû lui montrer qu'il n'était pas indifférent. Il sait qu'il aurait dû lui cacher. Mais il n'avait pas réussi. Aujourd'hui, il sait qu'il ne peut pas rester enfermé. Il tourne en rond comme un lion en cage. A ses pieds, son petit labrador se met à aboyer. « Bon ok Dastan, on sort aller ! » C'est décidé. Il attrape la laisse de son chiot & l'entraîne au dehors. Il prend sa voiture & hop, direction la plage ! Là au moins, son hystérique de chien pourra se dégourdir les papattes ! Et lui pourra penser autant qu'il le voudra. Il se gare et ouvre la portière. Voilà déjà que Dastan se rue dehors et s'enfuit. « Saleté de chien... » bougonne-t-il en souriant. Il se dirige alors vers là où il est partit avant de s'immobiliser. Son chiot fait la fête à une jeune femme, beaucoup plus loin. Et elle n'est pas inconnue à notre beau brunet, cette jeune femme.

Sept jours s'étaient écoulés. Sept longs jours pendant lesquels Julie n'avait fait que penser à Castiel et à ce qu'il s'était passé. Elle se posait des tas de questions mais elle n'avait aucune réponse et finalement, ce n'était peut-être pas plus mal. Roméo lui avait envoyé plusieurs SMS pour savoir si elle voulait le revoir mais elle n'avait pas répondu. Ne croyez pas que c'était de gaieté de coeur, bien au contraire. Elle avait vraiment pris sur elle pour ne pas lui répondre et elle se détestait parce qu'elle se disait que peut-être, elle lui avait fait de la peine. Mais elle ne pouvait pas prendre le risque de le revoir. Elle avait bien trop peur de ce qu'il pourrait se passer, de ce qu'ils pourraient se dire... C'était idiot mais elle était persuadée que l'éviter était la seule solution. Ce jour-là, elle avait décidé de sortir un peu, histoire de s'aérer l'esprit. Il y avait peu de chance que marcher parviendrait à lui vider la tête et à sortir Roméo de ses pensées mais elle ne perdait rien à essayer. Alors qu'elle marchait sur la plage depuis quelques minutes seulement, un chien se dirigea vers elle. Elle s'accroupit pour être à sa hauteur et le caressa en souriant. Il était adorable et apparemment, il l'aimait bien. Elle regarda autour d'elle dans l'espoir de trouver son maître et se figea en apercevant Roméo un peu plus loin. Évidemment. Plus nerveuse que jamais, elle prit le chiot dans ses bras et s'avança vers lui. Maintenant qu'ils étaient à quelques mètres l'un de l'autre, elle ne pouvait plus s'enfuir. « Salut... Il est à toi ? » Elle se sentait tellement honteuse de ne pas avoir répondu à ses messages qu'elle osait à peine le regarder en face. Elle déposa le chien sur le sol et se pinça les lèvres. « Je suis désolée de pas avoir répondu à tes messages... J'étais occupée cette semaine et... Enfin, désolée. » Elle marqua une pause et lui adressa un petit sourire. Elle était malgré tout contente de le voir. « Tu vas bien ? »

Il y a des centaines d'habitants à Biarritz. Et il faut qu'il tombe sur Julie. D'un côté, ça le réjouit, même s'il est un peu angoissé à l'idée de l'affronter. Eh bien oui, il veut savoir pourquoi elle l'évite. Comme il sait qu'elle l'évite ? Ben déjà, elle n'a pas répondu à ses sms. Peut-être un problème de portable, ouais, mais bon. Quand il lève les yeux, il l'aperçoit s'approchant de lui, Dastan dans ses bras. Il affiche un petit sourire simple, continuant de marcher jusqu'à-ce que seulement quelques mètres ne les séparent. Il note le peu d'enjouement dans sa voix & au fond, cela l'atteint. « Salut Julie ! Ouais, c'est le mien. » répond-il en souriant, tendant le bras pour caresser la tête de son chien, effleurant les doigts de la brunette. Il retire sa main. Pour se donner une contenance, il fixe son chien que Julie a reposé au sol. Mal à l'aise, il sourit tout seul sans rien dire. Il relève les yeux quand elle parle et hausse les épaules. « C'est rien, t'en fais pas. » Ce qui voulait dire : Je comprends que tu n'aies pas envie de me voir et de me parler, mais il ne dira rien d'autre que ça. Il observe son sourire et la trouve jolie. Mais il ne lui dira pas non plus. Il n'a pas envie de s'enfoncer encore plus. Il lui sourit un peu aussi. « Ouais, ça roule, et toi, depuis.. la dernière fois ? » Il tente de reprendre un peu d'assurance en passant une main désinvolte dans ses cheveux, lui proposant de marcher vers le bord de l'eau d'un mouvement de tête, commençant à marcher lentement en l'attendant. Il se baisse pour caresser son chien qui court en cercles autour d'eux & se relève pour voir si elle le rejoint ou non.

Une fois de plus, le cœur de Julie s'était emballé inutilement quand Castiel avait frôlé ses doigts par inadvertance. Mais elle ne laissa rien paraître, ne voulant pas risquer de faire n'importe quoi une fois de plus. Bizarrement, l'ambiance était bien moins détendue que quand elle avait été chez lui et elle n'avait pas grand chose à lui dire... Ou plutôt si. Elle avait des tonnes de trucs à lui dire. Mais elle n'oserait jamais. Elle était déjà bien incapable de le regarder en face plus de dix secondes d'affilée, elle n'allait jamais pouvoir se mettre à lui parler de ce qu'il s'était passé sept jours plus tôt. Quand elle s'excusa de ne pas avoir répondu à ses textos, Roméo répondit par un haussement d'épaule. C'est rien, t'en fais pas, avait-il dit. Elle saisissait bien entendu le message caché de cette réponse toute simple et s'en voulait de plus en plus. Ne pas répondre quand elle recevait un message, ce n'était pas du tout son genre. Julie, c'était le genre de fille toujours gentille, toujours polie, toujours disponible. Elle détestait faire aux autres ce qu'elle n'aimait pas qu'on lui fasse. Et elle n'aimait pas quand on ne répondait pas à ses messages. Elle baissa les yeux quand il évoqua brièvement la dernière fois qu'ils s'étaient vus et se contenta d'hocher la tête pour dire qu'elle allait bien - même si c'était loin d'être la vérité. Il lui proposa d'aller marcher au bord de l'eau et elle le regarda commencer à avancer, hésitante. Si elle avait envie de le suivre ? Oui. Si elle devait le faire ? Elle n'en savait rien. Elle décida finalement de le rejoindre et marcha à ses côtés, les mains dans les poches de son jean pour se donner une contenance. Par où commencer ? « Tu sais, je suis contente de te voir », dit-elle soudainement alors qu'un silence un peu gênant s'était installé. « Et si je t'ai pas répondu c'est parce que... » Parce que je me suis rendue compte que je t'aime vraiment beaucoup et que ça me fait peur. Mais ça, elle ne pouvait pas lui dire. « Parce que je ne savais pas vraiment comment réagir après... l'autre jour. » Elle leva les yeux vers lui et esquissa un petit sourire gêné. Elle avait envie de continuer à lui dire ce qu'elle avait sur le cœur, lui dire qu'elle avait beaucoup pensé à lui au cours des sept derniers jours, qu'elle avait apprécié leur baiser et qu'elle mourrait d'envie de recommencer. Mais elle était bien trop réservée pour pouvoir dire des trucs pareils. Surtout qu'elle ne savait ce que lui en pensait. Hors de question de risquer de se faire rembarrer.

✖ Il voit bien qu'elle est plus que gênée d'être là avec lui. Mais qu'y peut-il, au fond ? Il est un peu perdu & ne sait pas quoi dire ou quoi faire pour ne pas la vexer. Ou ne pas accentuer le malaise entre eux. Il relève les yeux et un sourire éclaire son visage. Ah oui, contente ? C'est déjà un bon point ça ! « Moi aussi tu sais. » répond-il franchement avec un nouveau sourire. T'en fais trop , mec. Il baisse les yeux de nouveau, et reporte son regard sur le bout de la plage, loin, très loin devant eux. Puis alors, quand elle parle, il reporte son regard chocolat sur elle. Il ne sait pas pourquoi, mais il est angoissé de savoir pourquoi. En entendant sa raison, il baisse les yeux de nouveau. D'accord, il a compris. Elle n'est pas du genre à s'attacher, pas du genre à vouloir aller plus loin. Il se mord la lèvre. Se demande pourquoi est-ce que lui, il est blessé par ça, mais ne trouve aucune réponse. Elle a sûrement pris son baiser intense pour des avances. Et comme elle n'est pas intéressée, forcément... elle est gênée. Elle ne sait pas comment réagir vis-à-vis de lui pour lui faire comprendre qu'elle & lui ne seront jamais rien. Ok, ok, il a compris. Enfin, il ne se doute pas que justement, il comprend tout de travers. Alors, il va mentir. En croyant que ça arrangera les choses. Il tourne la tête vers elle avec un petit sourire. « Il ne faut pas tu sais ! Enfin, je crois avoir compris... Tu as dû mal interpréter notre dernier baiser mais... C'était un jeu tu sais, j'te demanderais jamais plus ! » Et bam. C'est tombé. Il ne pense absolument pas ce qu'il dit mais il croit que c'est dans ce sens-là que ça va arranger les choses. Ce qu'il ne se doute pas, c'est qu'il fait encore plus de mal à Julie en annonçant des choses pareilles. Des choses qu'il veulent dire qu'elle n'en serait qu'une de plus, une avec qui il aime bien s'amuser, mais que jamais il n'y aura plus. Et dire qu'au fond, tout est faux.

Julie l'écouta sans réagir, chacun de ses mots lui brisant un peu plus le coeur. Au moins, maintenant, elle était fixée. Ce n'était qu'un jeu et rien de plus. Il ne ressentait rien pour elle, il voulait juste s'amuser et... et voilà. Elle baissa la tête, essayant de reprendre ses esprits et de ne rien laisser paraître. Elle avait envie de pleurer mais elle ne pouvait pas le faire. Premièrement parce qu'elle détestait se montrer vulnérable - même si sa fragilité se voyait à des kilomètres, elle aimait croire qu'elle donnait l'impression d'être forte - et deuxièmement parce que Roméo ne comprendrait pas sa réaction. Ce n'était qu'un jeu qu'elle avait mal interprété, elle n'avait été qu'une fille parmi tant d'autres. Son cœur d'artichaut avait fait des siennes, encore une fois, et elle s'était imaginée des choses qui n'existaient pas. D'un autre côté, quoi de plus normal que Roméo ne veuille pas d'elle ? Elle n'était pas une fille pour lui. Elle posa son regard sur le chien le temps de contrôler ses émotions. « Oui, c'est ça... J'ai mal interprété. Je suis rassurée que tu me dises ça », répondit-elle en levant les yeux vers lui, un sourire aux lèvres. La première partie de sa phrase n'était pas un mensonge, elle avait véritablement mal interprété leur baiser et tout le reste. Elle pensait qu'il s'était passé quelque chose entre eux mais elle avait eu tort. Une boule se forma dans sa gorge et elle détourna son regard vers l'horizon. Elle se sentait plus qu'idiote. Carrément conne, même. Elle avait l'impression qu'on venait de lui piétiner le cœur mais elle ne pouvait pas en vouloir à Roméo. C'était sa faute à elle et à personne d'autre. « Tout est comme avant, alors ? », demanda-t-elle en continuant de sourire. Elle savait très bien que non. Rien ne serait plus comme avant. Du côté de Roméo, rien n'avait changé mais de son côté à elle, les choses étaient bien plus compliquées. Et elle n'était pas sûre de pouvoir jouer les bonnes copines comme elle l'était il n'y a pas si longtemps...

✖ Il regarde droit devant lui. Et de ce fait, ne voit pas le trouble qui agite son ami. Il ne voit rien, non. Il n'a jamais rien su voir. Pourtant, c'est un garçon attentionné et attentif. Un peu trop impulsif peut-être. Un peu trop naïf aussi. Il s'en veut de lui avoir menti. De lui avoir dit ça. Elle va penser qu'elle n'est qu'une fille comme les autres, mais peut-être cela la rassurera-t-elle, qui sait. Après-tout, elle semble réticente depuis la dernière fois, et c'est peut-être bien pour ça. Il soupire doucement, regardant lui aussi son chiot qui court devant eux, sans se soucier de l'agitation intérieure des deux jeunes gens qui marchent derrière lui. Il se mord la lèvre quand elle lui répond, refusant de la regarder. Elle est rassurée. Il ne doit pas se faire d'illusion. De toute façon, il doit se persuader de ça : ce n'est qu'une fille comme les autres. Pourtant, elle est différente. Il a l'habitude des filles imprévisibles, farouches, fières et provocatrices. Elle n'est rien de tout cela. Elle est douce, droite, réservée, fragile... Après-tout, il ne sait rien d'elle. Rien du tout. Elle préfère peut-être les mecs qui ne sont pas comme lui. Tiens, il est comment exactement lui ? Il n'en sait rien. Tout d'un coup, il est perdu. Il s'est laissé emporter par le jeu, mais là où d'autres diraient qu'il a gagné, Roméo sent bien qu'il a perdu. Il enfouit ses mains dans les poches de son short, continuant de fixer Dastan. « Comme avant ? » demande-t-il, ne pouvant s'empêcher d'être un tantinet nostalgique dans sa voix. Il se reprend vite & joue au comédien. Il lui sourit. Un enfant. Rien ne sera plus jamais comme avant. « Bien sûr ! Je t'avais dis que ça n'appartenait qu'à nous de le redevenir. Moi ça m'va ! » Alors pourquoi cette boule dans ton estomac, Castiel ? Il laisse retomber le silence. Mais ce dernier lui semble pesant et insoutenable. Alors, il le brise de nouveau. Il la regarde toujours avec ce fin sourire sur les lèvres. « Au fait, je sais pas grand chose sur toi. Tu as quelqu'un ? » La franchise. Une grande qualité de Castiel, même s'il lui ment depuis tout à l'heure ; ce n'est pas pareil. Mais il a toujours été direct, et un ami peut lui demander ça, non ? Puisqu'après-tout, ils ont mis les choses au clair tous les deux.

Peut-être qu'il avait raison, peut-être que ça ne tenait qu'à eux et que tout pourrait redevenir comme avant si elle faisait quelques efforts... Mais elle n'était pas comme toutes ces filles qui couchaient avec le premier venu juste pour prendre du bon temps, sans se prendre la tête. Elle avait un cœur, des sentiments et même si elle était consciente qu'elle s'attachait bien trop vite, elle n'y pouvait rien. Elle donnait sa confiance, son amitié et son amour trop facilement, et même si elle avait été plusieurs fois, elle ne pouvait pas se résigner à se montrer plus méfiante. La situation convenait visiblement à Castiel. Il devait avoir l'habitude des aventures d'un soir et n'avait pas l'air de se préoccuper de ce qu'il s'était passé entre eux. Une conquête parmi tant d'autres, sûrement. Pourtant, le silence qui s'était installé était tellement lourd et insoutenable que Julie eut un doute. Elle avait l'impression de retourner sept jours en arrière. Il y avait eu un silence similaire lorsqu'elle s'était retrouvée dans le même lit que Roméo. Il ne tarda pas à prendre la parole et tous les espoirs de la jeune fille s'écroulèrent une fois de plus. Il avait raison : ils se connaissaient à peine, dans le fond. Et c'était ridicule de s'attacher autant à quelqu'un dont on ne savait pas grand chose... Elle était ridicule. Elle fixa le sable alors qu'ils continuaient à marcher, ne voulant plus risquer de se perdre dans le regard de Roméo. Si elle avait quelqu'un ? Non, bien sûr que non. Jamais elle n'aurait fait une chose pareille si elle avait eu quelqu'un. « Non », répondit-elle simplement, en secouant un peu la tête. « Et toi ? » Elle n'était pas sûre de vouloir entendre la réponse mais puisqu'ils devaient jouer aux amis, sans qu'il n'y ait plus la moindre attirance ou ambiguïté entre eux, elle était obligée de lui retourner la question.

✖ Sa question est stupide. Bien sûr qu'elle n'a personne. Elle n'a pas la tête d'une fille en couple prête à coucher avec un pote juste pour s'éclater, sans se soucier de rien. Il se mord la lèvre, tandis qu'il réalise comme il se comporte comme un idiot. Ouais, c'est ce qu'il est, un idiot. Il soupire, et sent presque les larmes lui monter aux yeux. Bon sang, que lui prend-il encore à lui ? Il serre les dents et se calme. Il se déteste. Ouais voilà, il se déteste, mais vraiment. Et le connaissant, ça explosera dans pas longtemps car Castiel n'est pas du genre à aimer garder tout ça pour lui. Quitte à la rayer de ses contacts ensuite si l'affront est trop humiliant. Il secoue la tête en guise de réponse. « Non, non. » Lui, une relation sérieuse et durable ? Il n'a encore jamais vraiment connu. En fait, l'amour ne lui ai jamais encore tombé dessus sérieusement. Il sent que Julie est crispée, voire distante. Et ça l'attriste, mais il ne sait pas quoi faire pour y remédier. Lui qui trouve toujours comment détendre une atmosphère, lui qui préfère rire que se poser des questions. Avec elle, c'est différent. Elle le désarme. « Bon ok, ça va être plus dur que prévu pour que ça redevienne comme avant, n'est-ce pas ? » murmure-t-il doucement, en levant les yeux vers elle, avec un petit sourire sincère. La franchise, vous vous souvenez ?

Il répondit par la négative et même si elle était soulagée, elle ne trouva rien d'autre à faire que d'hocher la tête pour montrer qu'elle avait bien entendu sa réponse. Et voilà que le silence faisait de nouveau son apparition. Plus les secondes passaient, plus Julie était mal à l'aise. Elle avait beau essayer de contrôler ses émotions, elle n'y arrivait pas. Elle était blessée par l'attitude de Roméo et elle s'en voulait. Parce qu'au fond, c'était elle la fautive. C'était elle qui croyait indéniablement au Prince Charmant et au grand amour. C'était elle qui avait des principes totalement débiles et qui refusait de coucher avec quelqu'un pour qui elle ne ressentait rien. C'était elle qui était différente de la plupart des filles de son âge. Roméo profitait de sa jeunesse et il avait bien raison. Elle allait prétexter un rendez-vous pour pouvoir s'éclipser quand il prit à nouveau la parole. Julie se tourna vers lui, surprise par ce qu'il venait de dire. Un sourire gêné s'empara de ses lèvres et elle baissa les yeux. « Faut croire, oui... » Elle était sincère, au moins. Elle aurait pu lui dire que non, que rien n'avait changé, qu'ils pouvaient sans problème reprendre leur amitié là où ils l'avaient laissée... Mais à quoi bon ? Elle ne parvenait pas à se montrer aussi joyeuse et naturelle que d'habitude. Elle soupira un peu et leva à nouveau les yeux vers Roméo. Elle ouvrit la bouche pour prendre la parole mais se ravisa au dernier moment. Elle n'avait rien à ajouter de plus. Elle était incapable de mentir plus longtemps mais elle ne pouvait pas non plus lui dire la vérité ; il lui avait clairement fait comprendre qu'il jouait, pas la peine d'en rajouter. Elle remit une mèche de cheveu derrière son oreille, plus pour se donner de l'assurance, qu'autre chose, puis elle sourit à Roméo. « Je vais rentrer. C'était sympa de te voir. » La fuite, toujours la fuite. Cela lui paraissait être la meilleure solution.

✖ Elle fait preuve de sincérité aussi, et c'est ce qu'aime Castiel chez elle. En fait, il aime beaucoup de choses chez elle. Il y a souvent pensé pendant cette semaine. Ce petit côté susceptible. Cette façon de sourire et de passer sa main dans ses cheveux quand elle est gênée. Son air tout innocent. Sa petite bouille d'ange lorsqu'elle dort. Son sourire lorsqu'elle sourit vraiment. Sa manière d'être si rêveuse, si fragile, si à part. C'est ça qui l'attire. C'est ça qui le séduit. Cette façon qu'elle a de vivre sa vie dans ce monde qui pourtant, lui correspond peu. Il hoche la tête. Le silence est insoutenable. Il est assourdissant & cogne aux oreilles de Castiel. Puis d'un coup, elle annonce qu'elle va partir. Mais quelque chose dans sa voix attire son attention. C'est comme si elle lui disait adieu. Il a l'impression que si elle part, là, il ne la reverra jamais. Déjà qu'il a eu du mal à la revoir cette fois-ci, merci le hasard d'ailleurs, ou merci Dastan au choix ... là il a la nette prémonition que s'il la laisse partir, elle partira pour toujours. Et étrangement, à ce moment-là, il ne veut pas la voir partir. « Attends.. » déclare-t-il alors de suite après en lui attrapant la main pour la retenir. Il cherche son regard puis quand il le trouve, il baisse les yeux. « J'ai l'impression que cette fois, on ne se reverra pas... Je sais pas pourquoi, mais je le sens. Je sais pas pourquoi tu m'évites comme ça, mais... mais si c'est ce que tu veux vraiment, laisse-moi faire une dernière chose, s'il te plait.. » Et il approche alors son visage du sien, posant ses lèvres sur celles de Julie. Il l'embrasse très brièvement, comme la première fois l'autre soir. Il fuit son regard, attrape son visage et les pose de nouveau dessus, aussi tendrement que leur tout dernier baiser. Il ferme les yeux & refuse de se poser des questions. Il réfléchira après. Lorsqu'il l'aura perdue pour de bon. Car c'est certain qu'après ça, elle va s'enfuir en courant.

L'ascenseur émotionnel, vous connaissez ? C'est ce que Julie venait de vivre. Elle était passée de la tristesse à la gêne puis de la gêne à l'incompréhension en quelques secondes à peine. D'abord Castiel lui annonçait que ce n'était qu'un jeu et maintenant... Il l'embrassait comme si sa vie en dépendait. Elle n'y comprenait rien. Elle se laissa faire, bien trop surprise pour être capable de réagir, puis elle resta immobile quand leur baiser prit fin. Elle regardait Roméo fixement, incapable de faire le moindre geste ou de dire le moindre mot. Ce baiser l’avait complètement bouleversée. À quoi jouait-il, à la fin ? « Mais je... On... Enfin tu... » Encore un effort, Julie, tu vas bientôt réussir à sortir une phrase digne de ce nom, pensa-t-elle. Elle baissa les yeux une seconde et garda le silence pendnat quelques secondes, histoire de remettre ses idées en place. Enfin, elle affronta à nouveau le regard de Roméo, tellement perdue qu'elle avait envie de pleurer. « Je comprends rien, Roméo... » En clair, elle attendant qu'il s'explique, qu'il lui dise pourquoi il l'avait embrassée. Elle ne savait absolument comment agir avec lui et elle espérait qu'il pourrait la guider un peu.

✖ Il baisse les yeux lui aussi. Lui expliquer quoi ? Il ne sait pas par où commencer, il ne sait même pas quoi lui dire pour la simple & bonne raison qu'il ne sait pas ce qu'il lui prend. « salut, ben en fait, tu me perturbes & je veux pas te perdre, mais je ne sais pas pourquoi, ciao ! » ? Non, ça ne marche pas comme ça. Il n'ose relever son regard, parce qu'il a peur de ce qu'il pourrait lire dans celui de Julie. De l'incompréhension. De la colère. Du mépris même peut-être. Elle le voit certainement comme un sale gosse qui ne sait pas ce qu'il veut. « Je... » Il soupire et relève les yeux. En effet, il y a bien de l'incompréhension dans le regard de la jolie brune. Mais pas une trace de colère et cela l'étonne. Il soupire, se frottant la nuque nerveusement. « Je sais que ça te déplait sûrement, que tu veux plus rien savoir de moi, et que j'suis pas ton genre, mais... Mais tout ce que je t'ai dis est faux. Je jouais au début, oui. Mais le lendemain, j'étais sobre, Julie. » Et je ne mimais pas... Il détourne son regard, ne voulant absolument pas affronter son regard. Lamentable. Voilà ce qu'il est.

Elle devait probablement être en train de rêver. Ouais, c'était ça. Un rêve. Elle ne voyait pas d'autre explication. Elle l'écouta attentivement, surprise par ses révélations auxquelles elle ne s'était pas du tout attendue, puis elle le regarda sans rien dire. Il avait menti, il ne jouait pas. N'écoutant que son cœur, elle attrapa délicatement le visage de Roméo et posa à son tour ses lèvres sur les siennes, le plus tendrement possible. Elle en mourrait d'envie depuis une semaine et se dire qu'il le voulait lui aussi la rendait heureuse. Lorsqu'elle se détacha de lui, quelques instants plus tard, elle le regarda dans les yeux et lui adressa un sourire adorable. « Comment t'as pu croire une seule seconde que t'étais pas mon genre ? T'es dingue. » Elle posa une main sur sa joue et la caressa doucement. Elle le trouvait adorable. « Si je t'évitais c'est justement parce que je croyais que moi, je te plaisais pas. J'avais peur de te revoir parce que je pensais que tu t'en fichais et que ce n'était qu'un jeu... Mais j'ai pas arrêté de penser à toi. Tout le temps. » Un petit sourire étirait ses lèvres et elle se sentait soulagée d'avoir mis les choses au clair. Elle était rassurée de voir qu'elle s’était trompée et que Roméo était dans le même état qu'elle. Il venait d'enlever un sacré poids de ses épaules et à présent, elle était redevenue la Julie joyeuse et souriante qu'elle avait toujours été.

✖ Il lui a dit tout ce qu'il avait sur le coeur. Nul besoin de lui mentir plus longtemps. Il va se faire jeter, elle va s'enfuir en courant en le traitant de con & qu'elle n'en a rien à foutre de lui & de ce qu'il pense ou pas. Mais au lieu de ça, elle attrape son visage entre ses mains. Surpris, il se laisse faire & quand il sent ses lèvres sur les siennes, il ferme les yeux avec un sourire. Il passe une main dans ses cheveux bruns et répond à son baiser volontiers. Il la laisse se détacher & la regarde, souriant, sans savoir ce qu'il doit en penser réellement. Et si c'est elle qui joue, au final ? Donc il est son genre ? Donc il l'attire ? Rien que cette idée le fait sourire de plus belle & il cache ça en baissant le regard vers Dastan qui s'impatiente, vu que les deux jeunes gens se sont immobilisés. Il ne répond rien, frissonnant simplement en sentant sa main sur sa joue. D'habitude, c'est lui qui joue au mec assuré et confiant. Là, c'est l'inverse. Le soulagement se répandit en lui comme une bouffée d'oxygène. Il hésite un instant, puis alors, l'entoure de ses bras pour simplement la serrer contre lui. Il pose une main dans son dos, caressant ses cheveux. « J'ai cru que... que c'était ce que tu voulais entendre, que tu voulais te rassurer et que tu ne souhaitais pas entendre que tu me plaisais bien plus que la normale. Je pensais que tu m'évitais justement pour l'inverse de tes raisons. » Oui, toujours si franc. Il la garde un moment contre lui, puis alors, la lâche, un peu gêné. « Désolé, j'ai tendance à être impulsif. »

Il la prit dans ses bras et elle se laissa faire en souriant. Elle était incroyablement soulagée mais une question se posait encore : est-ce que les baisers qu'ils venaient d'échanger signifiaient qu'ils étaient en couple ? Elle n'en était pas sûre. Et elle ne se voyait pas vraiment le demander à Roméo... Il lui révéla pourquoi il avait menti et mit fin à leur étreinte, un peu gêné. Julie lui adressa un petit sourire pour le rassurer. « C'est rien, t'excuses pas. » Elle posa ses yeux vers le chiot et sourit à son... ami ? Petit-ami ? Elle ne savait plus vraiment comment le considérer à cet instant précis. « Je crois que ton chien s'impatiente... », plaisanta-t-elle pour détendre un peu l'atmosphère. Elle se baissa pour caresser Dastan, un sourire aux lèvres. Elle n'était pas fan des chiens mais celui-là était adorable. Elle se redressa et regarda Roméo. Son coeur battait la chamade et plus elle le regardait, plus elle le trouvait magnifique. « Et... On fait quoi, maintenant ? » Cette question avait un double sens. Dans un premier temps, elle voulait savoir ce qu'ils allaient faire maintenant, dans l'immédiat - continuer la promenade, aller ailleurs, rentrer chez eux... - mais aussi ce qu'ils allaient faire sur le long terme... Une façon détournée de lui demander s'ils sortaient ensemble, en somme.

Il sourit et rigole un peu, se baissant en même temps qu'elle pour caresser son petit labrador blond, qui est aux anges d'avoir tant de caresses d'un coup. Quel petit profiteur celui-ci j'vous jure. Il ne dit rien pour le moment, et le silence est nettement moins pesant que le précédant. Avouer tout ça lui a fait du bien, leur a fait du bien. Il ne sait pas trop non plus comment la considérer à présent non plus. Cela veut-il dire qu'ils sont ensembles ? Mais est-il réellement prêt lui, à avoir une réelle relation sérieux ? Il se redresse aussi au bout de plusieurs secondes et il la regarde. Il trouve son sourire magnifique. Il saisit le double sens de sa question & se mordille un peu la lèvre. Il fait un pas vers elle & caresse sa joue en plongeant dans son regard. « Je ne sais pas, pour tout t'avouer. Je ne sais pas si je suis vraiment fait pour ce genre de relation. Et je ne veux pas te faire de mal, Julie. » Il baisse sa main tout en lui faisant un petit sourire mi-innocent mi-attendrissant. « Marchons encore un peu. » prononce-t-il pour répondre à son autre question, en reprenant la marche, sous les jappements impatients de Dastan. Il se tourne alors vers Julie, lui jette un coup d'oeil amusé, avant de sourire comme un enfant. « On fait la course ? Le premier arrivé à la mamie tout là-bas à gagné ! » Et il part en courant. Il va se retrouver bien con si elle ne le suit pas. En même temps, c'est une vraie attitude de gamin, mais il est comme ça...

Ascenseur émotionnel, une fois de plus. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Au moins, il avait été honnête en disant qu'il n'était pas certain d'être prêt pour avoir "ce genre de relation". Elle se sentait un peu idiote de croire aux histoires durables et stables alors que la plupart des jeunes de son âge - Roméo y compris - ne juraient que par les aventures d'une nuit... Désespérément romantique, voilà ce qu'elle était. Et elle avait parfois l'impression d'être née à la mauvaise époque, comme si elle n'avait pas sa place dans ce monde-là. « D'accord... » Sa réponse était bien courte mais que pouvait-elle dire d'autre ? Elle n'allait pas se mettre à genoux pour le supplier de lui laisser une chance, ce n'était pas dans son tempérament. Seulement, elle était encore plus perdue qu'avant parce qu'elle ne savait pas ce qu'il attendait d'elle. D'abord il l'avait repoussée, puis embrassée et maintenant... Maintenant, elle n'en savait rien. Ils étaient plus que des amis mais pas tout à fait un couple. Cette notion était assez floue pour elle. Malgré tout, elle était incapable de lui en vouloir - son sourire lui faisait oublier toute sa rancœur en une fraction de seconde. Il lui proposa alors de faire la course et Julie fronça le nez. Elle, courir ? Elle détestait ça ! Mais bon, si c'était pour Roméo, elle voulait bien faire un effort... Elle se mit à courir presque en même temps que lui mais se fit bien vite distancer. Elle n'était pas sportive pour un sou et elle n'avait pas couru depuis les épreuves obligatoires du baccalauréat, qu'elle avait passé bien des années plus tôt. Ce fut donc le jeune homme qui gagna la course et lorsqu'elle arriva au point d'arriver, toute essoufflée, elle regarda Roméo en souriant. « J'ai fait exprès de te laisser gagner. Pour ne pas froisser ton égo, tout ça... Je sais que c'est important pour les mecs de se sentir plus forts que les filles, alors voilà. » Elle ponctua son excuse lamentable d'un éclat de rire et se laissa tomber sur le sable pour reprendre son souffle convenablement. Elle appela Dastan pour qu'il vienne près d'elle et le caressa en souriant. S'occuper du chiot était un bon moyen d'occuper le silence et d'éviter de se poser trop de questions.

Que peut-il dire d'autre ? Rien. Il ne sait pas comment définir ce qu'ils sont. Mais il ignore s'il sera capable de changer ses habitudes. De ne plus flirter avec personne. De ne plus choisir celle avec qui il rentrera ce soir. Tant de petites choses qu'il faut changer s'il veut se mettre en couple sérieusement. Et honnêtement, il ignore s'il est prêt à renoncer à sa liberté. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne veut pas lui faire de mal. Ah ça, jamais. Il se met alors à courir, riant aux éclats comme un gosse, le chien courant aussi devant eux. Il se retourne finalement, l'attendant, avec un sourire narquois en entendant son excuse. Il se laisse tomber à côté d'elle, et se permet de l'observer en souriant, comme il n'a jamais trop osé le faire jusque là. Il observe son sourire, il observe son air innocent & pensif, comme si elle rêvait en permanence. Comme si elle appartenait à un autre monde. Alice, c'est comme ça qu'elle aurait dû s'appeler. Alice au pays des merveilles. Il sourit doucement, comme un adolescent amoureux pour la première fois. Non, pardon, j'ai dis quoi là ? Euuuh, disons attiré pour l'instant hein. Alors, il s'approche d'elle, lui prend la main & la fait se relever en même temps que lui. Il croise son regard, et taquin, se met à la porter. Il a de la force le castor hein ? Il rigole de nouveau, se tourne vers la mer et avance un peu dans l'eau, jusqu'à-ce que celle-ci lui monte jusqu'aux cuisses. Il pose ses yeux dans ceux de Julie, sans s'occuper de Dastan qui aboie. « Tu n'as rien sur toi qui crains l'eau ? » demande-t-il quand même, conscient de ne pas avoir envie de bousiller son portable par exemple.

Julie n'eut d'autre choix que de se laisser porter, même si elle redoutait un peu ce qu'il allait faire. Elle s'agrippa à son coup pour ne pas tomber et protesta sans attendre quand elle vit qu'ils entraient dans l'eau. « Non... Non, non, non. Castiel, repose-moi ! » Bien évidemment, il ne le ferait pas. Elle le savait parfaitement mais elle voulait quand même tenter sa chance. Quand il demanda si elle n'avait rien qui craignait l'eau dans ses poches, elle se rendit à l'évidence : dans moins de cinq secondes, elle serait totalement immergée. « Si tu me ramènes sur le sable, je fais tout ce que tu veux en échange. », proposa-t-elle avec un sourire angélique. « S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait », supplia-t-elle. Elle n'était pas vraiment sûre que cela marcherait mais que risquait-elle à essayer ? Pas grand chose. Dans le meilleur des cas, il décidait d'être clément et la redéposerait sur le sable avant qu'elle soit trempée. Dans le pire des cas, il exécutait son plan machiavélique et elle se vengerait par la suite. Ou pas. Elle tenta de le faire céder en déposant plusieurs bisous sur sa joue, tout près de ses lèvres, histoire de le soudoyer et de le faire changer d'avis.

Elle ne fait aucun commentaire sur le fait qu'elle avait quelque chose d'important sur elle (un portable, un iPod, n'importe quoi). DONC, c'est qu'elle n'a rien ! Rien qui craint = direct à l'eau ! Il a bien plus de force qu'elle, donc il n'a pas peur qu'elle se débatte trop fort. De toute façon, elle ne semble pas d'humeur à se débattre. Il l'écoute essayer de le convaincre du contraire, et prend un air supérieur, affichant un sourire amusé. « Ah oui, tout ce que je veux vraiment ? » demande-t-il alors en haussant un sourcil. Il la regarde, secouant la tête de droite à gauche, bien déterminé à la lâcher dans l'eau. Quand soudain, il sent ses lèvres dans son cou et sur son visage. Petit à petit, ses baisers se rapprochent de ses lèvres et déjà, Castiel dérive. Ses pensées s'emmêlent. D'un certain côté, il déteste l'effet qu'elle lui fait. Il se mordille la lèvre et pendant encore dix secondes, hésite cruellement. S'il s'écoute à ce moment-là, il l'embrasserait à pleine bouche, voire plus. Là, sur la plage, oui. Elle le rend fou. Finalement, pour ne pas se laisser aller il ... la lâche alors soudain dans un éclat de rire. Autour de lui, Dastan aboi et finalement, Roméo se jette à l'eau aussi comme un gosse.

Manque de bol, elle n'a pas réussi à le faire changer d'avis et se retrouva dans l'eau sans pouvoir se défendre. Lorsqu'elle remonta à la surface, elle passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place et regarda Roméo d'un faux air furieux. « J'y crois pas, tu l'as fait... Moi qui pensais que j'allais réussir à t'amadouer », dit-elle, étonnée. Elle ne lui en voulait pas, en vérité. Elle le trouvait même cela plutôt marrant. Certes, elle était trempée et son maquillage devait être ruiné mais elle s'en fichait pas mal. Elle était tout sauf superficielle. Elle se mit à rire comme une gamine et l'éclaboussa de toutes ses forces, histoire de se venger un peu. Les gens sur la plage devaient les prendre pour des dingues. Mais elle s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'était qu'elle passait un moment exceptionnel avec quelqu'un d'exceptionnel. Alors que ses yeux se posaient à nouveau sur Roméo, son esprit divaguait à nouveau. Elle recommençait à penser à ses lèvres. Et à tout ce qu'elle aimait chez lui. Ses yeux, qui étaient toujours plein de malice et d'espièglerie, son sourire absolument divin qui la faisait craquer, ses cheveux (oui, elle aimait ses cheveux), sa voix, cette façon qu'il avait de se mordre la lèvre quand il était embarrassé, son rire communicatif... Et des tas d'autres choses. Revenant à la réalité, elle s'arrêta soudainement de l'éclabousser et lui adressa un petit sourire. « On ferait mieux de retourner sur la plage, les gens nous regardent bizarrement », déclara-t-elle gentiment. Ce n'était qu'une excuse, évidemment. Elle n'aimait pas se donner en spectacle devant les gens, ni attirer l'attention mais là, elle s'en contrefichait. La raison pour laquelle elle voulait sortir de l'eau, c'était Castiel. Parce que cette situation était étrange et qu'elle ne savait plus vraiment où ils en étaient, ni ce qu'ils étaient. Ils n'étaient plus de simples amis, ça, elle en était sûre à 100%. Mais ils n'étaient pas en couple non plus parce que Roméo ne semblait pas prêt à renoncer à sa vie de célibataire pour s'engager avec elle. Elle ne savait pas vraiment comment qualifier leur relation. Elle ne voulait pas d'une amitié améliorée. Elle n'était pas ce genre de filles. Elle passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place et sortit de l'eau pour retourner sur la plage. Elle était trempée mais il faisait chaud et ce n'était pas désagréable. Elle essora rapidement sa longue chevelure brune et s'assit sur le sable, pensive.

✖ Elle n'est pas vraiment en colère, ça se voit. L'idée qu'elle ne puisse pas lui en vouloir effleure l'esprit de Castiel & cela le fait sourire. Il lui offre un sourire absolument insupportable en soit comme genre de réponse, mais parfaitement craquant comme il en a le secret. Elle l'éclabousse et il lui rend la pareille, voyant que Dastan s'est joint à eux en se jetant à l'eau aussi. Ils sont tous les deux trempés, leurs fringues sont imbibées d'eau mais franchement, Roméo s'en contrefiche ! Il fronce les sourcils lorsqu'elle retourne sur la plage. Les gens ? Mais il s'en fiche lui des gens ! Ils passent un bon moment, pourquoi est-ce que le regard des gens les gênerait ? Il baisse les bras, son sourire s'efface un peu et il caresse son chiot qui nage autour de lui. Il soupire et la rejoint quelques secondes après, s'asseyant dans le sable en l'observant. « Tu sembles bien rêveuse... » Il sait à quoi elle pense. Il détourne son regard pour regarder la mer devant eux, calme & bleutée. « On s'en fiche des gens... » Nul ne sait s'il parle pour lui-même ou pour elle. Apparemment, elle, elle ne s'en fiche pas. Il ne la regarde toujours pas et au bout de cinq minutes d'un silence redevenu peu supportable, il se tourne vers elle, toujours trempé, pour ancrer son regard dans le sien. Il pose sa main sur celle de Julie. « Écoute... si tu veux, on peut tenter. Mais je... je ne veux pas te faire de mal, Julie. Tu sembles si fragile, je veux pas te faire de la peine, je m'en voudrais à vie. » Et ce qu'il dit est vrai. Il se prend toujours pour un gamin, un gosse qui blesse ceux autour de lui involontairement, parce qu'il est trop impulsif, parce qu'il ne pense pas aux conséquences, parce qu'il a du mal à s'attacher réellement aux autres de peur de les perdre, comme ses parents. Il serre doucement ses doigts, se mordillant la lèvre, un peu angoissé de sa réaction.

Ce n'était pas qu'elle voulait lui mettre la pression ou le forcer à sortir avec elle. C'était juste qu'elle était totalement paumée et qu'elle ne savait plus vraiment ce qu'elle devait faire lorsqu'elle était avec lui. Ils n'avaient pas le même mode de vie. Roméo avait des tas d'amis - et de conquêtes - alors que Julie, elle, passait le plus clair de son temps chez elle, sans se mêler aux autres. Elle savait qu'il avait du succès auprès de pas mal de filles (pour ne pas dire toutes...) et elle comprenait qu'il ne soit pas prêt à renoncer à tout ça pour elle. Alors qu'elle regardait l'horizon depuis de longues minutes, tentant de faire le tri dans ses pensées, elle sentit la main de Roméo se poser sur la sienne. Elle tourna la tête et fut confronter à son regard. Ses cheveux étaient trempés, son visage ruisselait et pourtant, elle le trouvait encore plus captivant que d'habitude. Et une fois de plus, il tint un discours auquel elle ne s'était absolument pas attendue. S'il continuait à la surprendre comme cela, son cœur s'arrêterait de battre prématurément. Elle l'écouta attentivement, ne décrochant pas ses yeux de ceux de Roméo, puis elle baissa un peu la tête. Pour réfléchir. Elle avait été touchée par le fait qu'il dise qu'il ne voulait pas lui faire du mal. Oui, elle était fragile. Elle avait déjà eu le cœur brisé. Plusieurs fois. Par certains de ses ex (qui n'étaient pas forts nombreux, d'ailleurs), par des amies, par son père... Elle était trop sensible et s'attachait trop vite. C'était le drame de sa vie. Le fait que Roméo soit si attentionnée la rassurait. Elle était persuadée qu'il ne lui ferait jamais de mal. « Je ne sais pas, je... » Elle s'arrêta de parler et soupira. Pourquoi tout était toujours si compliqué ? Elle reporta son attention sur lui, sans lâche sa main. « Ça ne tient qu'à toi. Si tu penses que je peux te suffire et que tu peux renoncer à toutes ses filles qui te courent après, alors oui, on peut tenter. » Elle l'avait dit avec un sourire, sur le ton de la plaisanterie. Mais dans le fond, elle était sérieuse. Elle n'avait pas envie de le partager avec qui que ce soit et elle préférait être honnête avec lui. « Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. Si tu préfères qu'on reste amis parce que tu ne te sens pas prêt à avoir une relation sérieuse, ça me va... Sincèrement. Je veux juste savoir à quoi m'en tenir. » Et oui, elle était sincère. Elle avait envie de sortir avec lui, c'était plus qu'évident, mais elle voulait avant tout qu'il fasse ce qu'il avait envie de faire. Et s'il refusait de renoncer à ses conquêtes, à ses flirts, à toutes ces filles qui devaient le dévorer du regard au Red Light et à tout le reste, elle comprendrait parfaitement. Dans le fond, il avait beaucoup plus à perdre qu'elle dans cette histoire. Elle voulait simplement qu'il soit heureux. C'était peut-être cliché, mais c'était la vérité. Et s'il était plus heureux en l'ayant comme amie, alors ils resteraient amis. C'était aussi simple que cela. Elle voulait juste pour mettre un mot sur la relation qu'ils entretenaient, savoir ce qu'ils étaient réellement l'un pour l'autre. Et arrêter de se faire des films, accessoirement.

✖ Mais c'est justement sa différence avec toutes les filles qu'il côtoie d'habitude qui a attiré l'attention de Castiel sur Julie. Si elle était comme toutes les autres, il l'aurait traitée comme toutes les autres. Ce qu'il ne fait pourtant pas. Surprendre. Ce qu'il fait à merveille. Involontairement en plus, mais ça a toujours été comme un passe-temps pour lui ; on le lui dit souvent. « Je ne sais pas, je... » Il la regarde toujours, même si elle a baissé les yeux. Elle les relève néanmoins, ne rejetant pas sa main. « Ça ne tient qu'à toi. Si tu penses que je peux te suffire et que tu peux renoncer à toutes ses filles qui te courent après, alors oui, on peut tenter. » Il prend cela comme une accusation. Ce n'est peut-être pas volontaire vu le ton amusé qu'elle a pris, mais il l'entend comme ça. Alors c'est ça qu'elle pense de lui. Un coureur de jupons qui se contente de courir après ses groupies. Cela le blesse, mais au fond, la vérité s'impose à lui : pourquoi, n'est-il pas ce qu'il est ? Cela le fait extrêmement réfléchir. Sur lui, sur son mode de vie, et elle doit remarquer son air pensif, puisqu'elle ajoute : « Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. Si tu préfères qu'on reste amis parce que tu ne te sens pas prêt à avoir une relation sérieuse, ça me va... Sincèrement. Je veux juste savoir à quoi m'en tenir. » Il fronce les sourcils & secoue la tête. Cela lui conviendrait ? Vraiment ? Mais il y a un problème. Qu'il n'attend pas plus longtemps pour lui faire remarquer : « C'est à moi que ça n'irait pas, Julie. Je... » Il soupire & détourne les yeux, peu habitués à dévoiler ce qu'il ressent. Il fixe la mer pendant quelques secondes, et on pourrait même croire qu'il ne poursuivra pas sa phrase. Pourtant, il murmure, sans la regarder : « Je vais avoir du mal à me passer de toi. J'peux plus t'sortir de mes pensées. Je supporterais pas, après tout ça, de devoir me comporter comme un pote pour toi. » Et voilà, encore une fois, c'est dit. Va-t-il encore la surprendre ? Peut-être. Mais là n'est pas son but. Il veut juste être franc avec elle. Elle doit le prendre pour un gamin qui ne sait pas ce qu'il veut. Un coup il lui dit qu'il n'est pas prêt ; un instant plus tard lui dit qu'il ne veut pas être qu'un ami. « J'suis chiant, hein ? » dit-il alors avec son habituel sourire enfantin, tournant la tête vers lui, amusé.