Pianotant sur le clavier de ton téléphone portable, tu souriais naïvement à chaque nouveau message de la part de l'inconnu. C'était plus fort que toi, depuis que tu avais répondu au premier message, tu ne faisais que répondre, sans cesse. Tu délirais complètement, mais tu t'en fichais. Ce n'est pas descriptible, tu apprécies recevoir un nouveau message de sa part, tu te demandes à chaque fois ce qu'il va dire. Tu ne te soucis même pas du fait que ça pourrait être un malade mental, un fou, quelqu'un qui te veut du mal, non, tu ne penses pas à ça, tu ne penses jamais à ça sauf quand le moment arrive et que tu souffres. Trente minutes, à la boulangerie. Vraiment. Tu allais le rencontrer. Tu ne savais rien de lui, à part que c'était un homme au numéro bien mystérieux. Tu ne savais pas son nom, son âge, sa voix, sa couleur de cheveux, son sourire, ses yeux, rien, tu ne savais rien, et pourtant, une certaine adrénaline monta en toi quand tu décidas d'aller à sa rencontre. Tu partais du principe que tu n'avais rien à perdre, et que de toutes manières, dans un lieu public, il ne pourrait rien t'arriver, n'est-ce pas ? Complètement optimiste, tu sautas de ton lit où tu étais vautrée, et tu filas dans la salle de bain te préparer, c'était comme ça, tu étais une fille, tu sortais rencontrer un inconnu, il fallait que tu sois éblouissante. Ca ne s'explique pas de toutes manières. Un coup de brosse, un coup de maquillage et c'était partit. Talons aux pieds, tu fouinais dans ton armoire à la recherche d'un fouloir rouge, tu aurais pu dire un foulard léopard, ou à carreaux, ça, tu en avais par paquet de dix, mais rouge ... Tant pis, tu n'en trouverais pas dans ton armoire, alors tu t'engouffras dans l'armoire de ta soeur, et tu en dégotas un sans problème. Suffit de savoir où chercher. Bref. « je sors ! » Balanças-tu, avant de fermer la porte, sac en main et paquet de clope en poche. Tu décidas d'y aller en taxi, en même temps, tu n'as pas le permis du haut de tes dix-sept ans ... Arrivée dans le coin, tu t'assis sur un banc en bois, juste en face de la boulangerie. Tu ne savais pas qui tu attendais, alors tu t'installas confortablement, puisque peut-être ne viendrait-il pas. Ton foulard rouge était sur tes genoux, alors que tu sortais une clope. En public, c'était la clope, valait mieux, ta soeur avait ses yeux de partout.

Le foulard sur les genoux de part la chaleur du soleil, tu observais les environs. Tu avais l'adrénaline qui montait, tes sens étaient tous en alerte alors que ton regard ne cessait de faire des allés-retours entre ta montre et les gens autour de toi. Tu l'attendais, tu le cherchais, sans savoir à quoi il ressemblait, mais tu étais comme persuadée, oui, persuadée de le reconnaître s'il se pointait. C'était comme ça, tu étais un peu rêveuse comme fille. Ta clope entre des doigts fins récemment manucurés, tu ne savais pas quoi faire. C'était peut-être qu'un canular après tout, quelqu'un que tu connaissais, qui avait filé ton numéro à quelqu'un d'autre, pour te faire une blague, une stupide blague. Génial, tu étais en train de passer pour une folle alliée. Le vent vint ébouriffer tes cheveux alors que tu portais ta clope entre tes lèvres, inspirant ce poison qui te faisait un bien fou dans de telles circonstances. Tu ne savais pas comment tu allais le reconnaître, jamais il ne se pointerait nu, tu le savais, alors que toi, avec ton foulard, tu étais reconnaissable ... Si ça se trouve, il t'avait déjà aperçu et c'était enfui en te voyant. C'était tout à faire possible. Ca y est, tu avais peur, mais alors que tu laissais la cendre s'éparpiller sur le trottoir, ton regard croisa celui d'un jeune homme assit sur les marches de la boulangerie. Tu te mis à le fixer. Il te fixait également. Tu restais muette, et tu ne fis aucun geste. Pas que tu n'étais pas sûre, non, vu comment il te regardait, c'était forcément lui, mais plutôt parce que tu étais comme pétrifiée. Tu ne t'attendais pas à quelqu'un comme ça, il était des plus charmants, il fallait l'avouer, et il était là surtout. Tu avais comme une soudaine envie de courir vers lui, mais tu ne pouvais pas faire ça, sinon, il allait lui aussi courir, mais loin de toi, te prenant définitivement pour une folle. Alors tu te baissas, écrasas ton mégot de cigarette, avant de te lever. Le foulard dans une main, ton sac dans l'autre, tu regardas de chaque côté de la rue, avant de t'engager sur la route pour le rejoindre. Tu marchais lentement, alors que ton coeur battait la chamade, c'était incroyable l'effet que ça te faisait. Un mélange de danger, d'envie, de curiosité, associé à l'adrénaline, c'était presque jouissif. Presque. Tu t'arrêtas juste en face de lui, tu n'arrêtais pas de le fixer, tu allais paraître plus qu'impolie, ou encore totalement étrange, tu n'avais comme aucune gêne. « quatre-vingt-sept ans, vraiment, on dirait pas. » dis-tu. Ta voix sonnait comme d'habitude, toute douce, un peu moins sonore que la normale, totalement en accord avec ta personnalité de naïve et d'innocente. Tu lui accordas d'ailleurs un magnifique sourire, espérant sincèrement que c'était bien lui, le mystérieux numéro.

Des pas t'amènent finalement jusqu'à lui où tu te stoppes à quelques centimètres de lui, un mètre, un peu plus peut-être, tu ne sais pas, bien trop occupée à le dévisager. La proximité te permettait de détailler les moindres de ses traits. Ton sourire est accrochée à tes lèvres, de nature souriante, là, tu ne pouvais pas faire autrement. Tu lui fais alors remarqué qu'il ne fait pas son âge, en lui sortant l'âge exact du message, attendant la moindre réaction, même si tu étais totalement persuadée que c'était bel et bien lui. « La chirurgie esthétique peut faire des merveilles de nos jours. » Un sourire se forme sur ses lèvres, alors que le tien reste ancré. Il se relève des quelques marches de la boulangerie. Il est plus grand que toi, suffisamment pour que tu aies à lever la tête pour l'observer, et pourtant, tu ne fais pas partie des plus petites. Tu continues de le regarder sans gêne, ce qui n'est pas dans tes habitudes, et pourtant, tu le fais. Tu cherches à lui donner un âge, tu sens qu'il est plus vieux que toi. « J'suis déçu, ça doit être un stagiaire car le mec qui tient la boulangerie à ce moment-là ressemble plus à un collégien qu'à la mamie voleuse de trois centimes. » Ton regard se détache enfin du sien pour se diriger vers l'accueil de la boulangerie où tu observes celui qui ressemblait bel et bien à un petit jeunot. Maintenant, tu es persuadée, c'est lui, qui d'autre aurait pu te sortir quelque chose de ce genre. Tu te re concentres sur lui, en haussant les épaules. « En effet, soit la chirurgie fait vraiment des merveilles et encore il faudrait aussi un changement de sexe du coup, en tous les cas, on a du passer avant nous. » Ta main vint enrouler le foulard rouge autour de la lanière de ton sac, avant que tes doigts ne viennent se perdre avec l'une de tes mèches de cheveux. « Moi j'suis déçue par rapport à tout ça. » Dis-tu, laissant ton regard englober ses vêtements. « Je suis venue avec le foulard moi, donc il va falloir que tu te rattrapes mon cher. » Tu marques une pause, tu mordilles légèrement ta lèvre inférieure avant de plonger ton regard dans le sien une nouvelle fois, te laissant te perdre dans leur couleur encre. « Je suis Lou-Mila, je sais, c'est pas commun, alors appelle-moi Lou, ou même Mila. » un sourire pour accompagner le tout, avant de reprendre. « Et toi, tu es ... ? » Termines-tu, attendant une réponse.

Tu lui fais remarquer qu'il n'a pas complètement tenu ce qu'ils s'étaient dit de faire. C'est vrai, il avait dit qu'il allait venir nu, et d'après ce qu'elle voyait, il n'était certainement pas nu. Ce qui était décevant pour toi, parce que voilà, maintenant que tu le voyais, tu avais bien une petite envie de le voir nu. Quelles pensées tu avais petite Lou-Mila. Tu souriais d'ailleurs à cette pensée, attendant sa réaction quand tu lui dis qu'il allait devoir se rattraper. « Promis. » Un promesse, pourquoi pas. Tu souriais, bien trop naïve, tu savais qu'il allait garder cette promesse et pourtant, tu ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. C'était tout toi, tu ne pouvais pas faire autrement. Tant pis pour toi, ce n'était pas la première fois que tu te faisais berner, et ça ne serait certainement pas la dernières fois. Tu décides alors qu'il faut que tu saches quel prénom lui donner, alors tu lui laisses le tien, espérant qu'il te réponde, bien évidemment. « Et Lou-Mila c'est pas possible ? Enchanté, en tout cas. » Ton sourire est toujours présent, alors que tu le regardes toujours autant dans les yeux. Tu n'arrives pas à détourner ton regard, faut dire qu'il a un regard assez envoûtant, mais tu n'es pas sûr du fait que ça te fasse le même effet dans d'autres circonstances, tu ne sais pas. En tous les cas, il te cherche, ce qui t'amuse, c'est vrai. « Hum ... si, c'est possible. » Oui, il avait amplement le droit, c'était juste que tout le monde ne t'appelait pas avec ton prénom complet, parce que c'était assez pesant. « Castiel. Et tu peux m'appeler ... Castiel. » Tu te laisses totalement charmée par son sourire. Un sourire légèrement différent de ceux que tu avais le droit d'habitude, c'était un sourire très attirant, mi enfantin, mais aussi séducteur. Il n'était pas conscient de ses gestes ou il le faisait exprès ? Il t'en fallait tellement peu pour tomber totalement sous le charme. Bravo. Mais voilà, c'était trop tard maintenant non ? « Egalement enchantée. » Répondis-tu par politesse, mais aussi parce que tu avais envie de lui dire ça, tu ne savais pas vraiment pourquoi. Tu étais pourtant bel et bien enchantée. Et encore, le mot était faible. « Bon, mission six centimes pour une autre fois, alors ? » Il désigne la boulangerie, mais tu ne suis pas son geste. « Oui, il va falloir reporter je crois. » Tu lui lances une petite mine boudeuse, en haussant légèrement les épaules. Mince, il faut absolument que tu arrêtes de le fixer comme ça, il va vraiment se faire des idées, enfin, non, il va savoir ce que tu penses surtout. Un vrai livre ouvert ... « Je ... Une petite idée de ce qu'on pourrait faire à la place ? » Non, tu ne comptais pas partir, simplement, comme ça, tu avais envie de le connaitre, de lui parler, de passer un petit moment avec lui. Un inconnu mystérieux mais bon dieu, tellement attirant. Une occasion de la sorte ne se refuse pas il parait. Non, ce n'est pas il parait, c'est même sûr.

« Donc ça veut dire qu'il y aura une prochaine fois ? » Son ton laisse légèrement apercevoir son enthousiasme, son envie, mais aussi une autre petite touche que tu n'arrives pas à distinguer. Tu commences vraiment à sourire naïvement devant ce beau brun, tu as envie de lui dire que oui, tu voulais le revoir, qu'une occasion pareille, tu ne la laisses pas partir, mais tu ne pouvais pas dire ça. Déjà parce qu'il prendrait certainement peur, mais aussi parce que tu disais rarement ce que tu pensais totalement. « C'est envisageable. » Tu laisses planer un certain doute, gardant ton côté mystérieux totalement présent, ça, ça te ressemblait bien plus que lui dire exactement ce que tu pensais. Tu aimais être au centre de la conversation, c'est vrai, mais tu restais totalement mystérieuse avec les autres. Mais là, vous partiez du même point, vous étiez tous les deux sur la même case. « On peut faire plein de choses, tu sais. » Tu lâches toujours pas son regard, mais tu te rends seulement compte maintenant que lui non plus, après tout, il ne lâche pas ton regard. Alors, vous êtes quittes, tu n'as pas à te sentir mal à l'aise non ? Le ton de sa voix te laisse entrevoir un frisson, qui remonte le long de ton dos, délicatement, légèrement, et c'était un frisson des plus agréables. Certes, une faiblesse, mais tu étais faible, tu le savais après tout. « Se promener, prendre un café, n'importe quoi ! » Ton doigt se pose délicatement sur tes lèvres, et tu fais mine de réfléchir en les tapotant doucement et lentement. « Commençons par nous promener. » Conclus-tu, en te tournant doucement vers la droite, le laissant faire de même avant de commencer à marcher à ses côtés. C'était étrange comme sensation, tu perdais son regard en marchant, c'est vrai, et c'était assez déstabilisant. Le regarder dans les yeux te permettait de le voir lui, de l'entrevoir du moins, là, tu ne sentais que sa présence à tes côtés. D'un coup, c'était différent, et pourtant, marcher à ses côtés te faisait ressentir quelque chose d'étrange, de différent. « Je te connais pas, mais je sais même pas quoi te demander. Enfin ... C'est bizarre. » Tu lèves ton regard vers le sien, et tu le recroises. Ah, ça y est, tu te sens mieux maintenant. Tu essaies de résister, mais tu n'arrives pas à contrôler tes pensées. Tu ne voulais pas non plus lui poser trop de question par peur qu'il te les pose en retour. Oui, s'il te demandait ce que tu faisais, lycéenne ... Ton âge, dix-sept ans, et pourtant, tu ne voulais surtout pas le faire fuir. « Ah, si, tu as vraiment trouvé mon numéro sur un bout de papier ? »

« Voyons, je n'ai pas que ça à faire que de mentir sur la façon dont j'ai eu ton numéro. Je suis pas de ces tordus qui testent en tapant des chiffres au hasard. » Légèrement rassurant, bon d'accord, ça te rassurait complètement dans le sens où il n'était pas un tordu, parce que malgré le fait que ça ne faisait que quelques minutes que tu l'avais rencontré, tu t'y étais déjà attachée. Tu allais être déçue au final, tu le savais, c'était toujours comme ça, mais sur le moment, tu t'en fichais et profitais au maximum, c'était ta manière de fonctionner. D'un autre côté, savoir que ton numéro traînait dans la rue sur un vulgaire bout de papier n'était pas très réconfortant. N'importe qui aurait pu tomber dessus. Un fou, un malade, un psychopathe, n'importe qui. C'était un mystère qui resterait non élucidé, c'était certain. « Sait-on jamais, mais ... c'est rassurant. » Laises-tu échapper malgré tout, pour lui montrer que tu le croyais. Et puis, tu avais aussi une nouvelle fois envie de l'entendre rire. Ca t'avais surprise, c'est vrai, et tu avais aimé ça, comme sa voix. « Et toi, tu réponds souvent aux inconnus comme ça ? » Une touche de provocation, en même temps, tu l'avais cherché avec le numéro, c'est vrai. Et puis, ça t'amusait. C'est vrai qu'ainsi, on pouvait te prendre pour une inconsciente à répondre à ce genre de message, mais voilà, tu ne voyais jamais le mal. « Pas souvent, c'est rare qu'on tombe sur mon numéro inscrit dans un bout de papier, alors je t'avoue que c'est la première fois que je me laisse tenter. » Ton regard revint se poser sur lui, alors qu'il regarde en face. Ca te permet de l'observer une nouvelle fois, mais plus intimement, même s'il doit surement sentir ton regard sur lui. Tant pis, tu le fais quand même. Détaillant ses cheveux bruns dans lesquels tu passerais bien tes mains, ses lèvres que tu aimerais tellement goûter, son visage aux aspects enfantins que tu aimerais effleurer, et son regard, dans lequel tu voudrais une nouvelle fois te perdre. Il te procurait différents sentiments, entre le danger, l'envie, la sécurité, le mystère, la séduction, la passion, le doute. Toutes ces choses étaient en toi, ce qui te faisait devenir une mini bombe à retardement. « Mais je pense avoir fait le bon choix. »

Spoiler:

Alors que tu le fixais sans aucune gêne pendant qu'il avait le regard cloîtré sur la route, il te surprend en tournant son regard sur toi d'un coup sec, sans prévenir. Tu restes quelques secondes totalement bouchée bée devant son regard amusé. Tu es prises en flagrant délit comme on dit. Délit d'admiration, certes, tu le dévorais des yeux aussi, c'est vrai, donc ce n'était pas si grave au fond ? Tu étais juste totalement mal à l'aise de te faire prendre de la sorte. Il y a quelques minutes tu t'en fichais, c'est vrai, mais le fait qu'il fasse exprès de te montrer qu'il t'avait vu, c'était différent, et légèrement excitant, fallait l'avouer. « Tu as fait le bon choix, assurément. » Bon dieu, il recommence avec sa voix, et un nouveau frisson s'arrache de ton échine. Il faut qu'il arrête où tu vas lui sauter dessus maintenant. N'a-t-il pas conscience de l'effet qu'il te fait, en cet instant ? « Où m'emmènes-tu ? » Tu regardes alors la route. Tu constates pendant quelques minutes que vous êtes totalement sortis de l'ambiance de la ville, oui, c'est un léger chemin de terre qui vous offre sa compagnie maintenant. Tu souris, toujours et encore, tu n'avais même pas fait attention où tu allais, tellement absorbée par tes pensées, par lui, Castiel. Mais ça, tu ne le lui diras pas, certainement pas, il t'avait déjà vu en train de le dévorer du regard, tu n'allais pas ajouter ça tout de même. Alors tu lui lances ce petit regard qui dis, tu verras bien. Oui, car tu reconnais le lieu, Biarritz, c'est ta ville, tu l'as connais par coeur, tu y es née, et tu ne l'as jamais quitté plus de deux semaines, alors tu sais exactement vers où tu te diriges. « Surprise. » Lui murmures-tu alors, sans faire attention, tu n'avais pas voulu murmurer, mais ta voix était déjà basse de nature, et devant le calme de la nature, tu n'avais pas voulu t'imposer. Etrange comme sensation, mais c'était toi. Alors vous continuez de marcher jusqu'à ce que tu lui prennes la main pour l'arrêter. Tu n'avais pas réfléchis, c'était ce qui était le plus près de ta propre main, et puis bon, tant pis. Tu lui avais pris la main pour l'arrêter avant de relever le regard vers lui. « Par ici. » Te justifias-tu alors, ressentant le besoin de le faire, tout en montrant d'un mouvement de tête le chemin à peine perceptible de par la faune grandissante. Tu connais ce chemin, il mène à une étendue d'herbe, toute simple, au bord d'un lac, rien de bien extraordinaire, sauf que c'est un lieu préservé par son reculement. Tu passes alors la première au dessus d'un tronc de bois renversé en lui lâchant la main, constatant que tu l'avais toujours. Tu sens que tu ne vas pas arriver au bout en gardant tes talons. Evidemment, alors que tu fais un pas de plus, tu entends un craque. « Merde ... » souffles-tu, bien c'est vulgaire, mais ça résume la situation. Tu observes ta chaussures. Totalement fichue.

Tu n'étais pas habillée ni chaussée en circonstance pour t'aventurer pratiquement à l'aveuglette dans ce genre de territoire. Tu le connaissais par coeur, mais tes talons eux, n'étaient pas friands de ce genre d'escapade. L'un d'entre eux te le fit comprendre en se brisant dans un rehaussement du terrain. Bien, tu n'avais pas l'air idiote du tout maintenant. En même temps, tu n'avais pas prévu de venir faire un tour à travers les plantes non ? Non, c'est vrai. Tu juras alors, observant ta chaussure. Tu l'aimais bien en plus cette paire. Tu l'entends approcher, tu le sens approcher, alors tu relèves ton regard vers le sien, te laissant hypnotiser. Qu'est-ce qu'il fait ? Qu'est-ce qu'il te fait ? Tu ne bouges pas, alors qu'il continue de réduire la distance. Ca y est, ton coeur s’emballe. Vos regards ne se lâchent pas un seul instant, alors qu'il se glisse lentement vers le bas, vers tes fines jambes de danseuses, vers ta cheville. Il te frôles, sans arrêt, et à chaque fois, tu as l'impression que ton corps ne t'obéit plus. Ce n'est plus un frisson qui s'empare de toi, mais tout un tas de frissons qui te parcourent le corps sans ta permission, c'est agréable, c'est vrai, excitant aussi, mais ça te gêne également. Cependant, tu le laisses faire, totalement sous son contrôle, tu le laisses agir. Il s'empare de ta cheville, doucement, certes, mais tu es comme prise au piège maintenant. Un piège que tu apprécies bien trop. « Tu devrais enlever la deuxième aussi. » Un murmure comme celui que tu avais lâché plus tôt, un murmure qui ne veut rien briser, un murmure auquel tu hoches délicatement la tête. « J'enlèverais aussi quelque chose de moi, ce que tu souhaites, si tu veux qu'on soit quitte. » Alors que tu avais perdu ton sourire, bien trop chamboulée par ce qu'il se passait, il revint à toi devant cette réplique, cette petite attention à ton égard, ce qui te fit revenir à la situation. Tu relevas sagement ta jambes, le laissant ôter ta chaussure. Voilà, tu étais maintenant en collant dans la faune avec un parfait inconnu tellement attirant et qui te faisait éprouver un effet que tu ne pouvais pas décrire. Situation peu commune, mais tellement appréciable. « Merci. » Souffles-tu, alors qu'il remonte, aussi lentement, sans que tu ne lâches son regard. Tu te retrouves encore plus petite que lui, il te domine largement maintenant. « Je te demanderai bien d'enlever quelques centimètres pour que je paraisse moins ridicule, mais c'est impossible. » Oui, quelques centimètres, ceux que tu venais de perdre avec tes talons n'auraient pas été de refus. Tu laisses tes pieds s'accommoder avec le sol, alors que tu sens ton entrainement d'hier tirer sur tes pieds. Tu avais forcé, une nouvelle fois, comme toujours, pour te surpasser, mais tu avais l'habitude maintenant. Tu prends tes chaussures, que tu ranges dans ton sac, avant de le regarder. « Aller, viens, on continue. » murmures-tu. Tu reprends sa main sans lui demander son avis pour l'emmener à ta suite à travers les plantes des environs. Le contact avec lui te fait te sentir bien différente, et tu te rends compte que tu lui tiens seulement la main. Seulement. Tu n'oses pas imaginer si c'était plus. Non, tu n'oses pas, et tu ne préfères pas, stoppant le flot de pensées qui s'emparent maintenant de ton esprit. Tu ressens encore le passage des frissons de toute à l'heure, tu n'arrives pas à les oublier alors que tu passes à côté du dernier arbre qui vous sépare d'une étendue d'herbe bien verte, ainsi que du lac où tu te laissais baigner il fut un temps. Tu t'arrêtes instinctivement. « On y est. »

« Tu n'es pas ridicule. » un petit sourire en coin s'affiche sur tes lèvres devant sa réplique. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu avais envie de le croire, tu avais envie de penser qu'il ne te mentait pas, c'était comme ça, tu buvais ses paroles et tu les ancrais dans ton esprit. Tu n'étais pas ridicule, et pourtant, toute la situation était elle que tu sentais que tu l'étais. Alors tu lui repris la main par un sursaut d'assurance pour l'emmener avec toi, vers un de tes endroits secrets, un de ces endroits où il est bon de se retrouver, où la solitude ne te procure aucun mal, bien au contraire. Mais là, avec lui, tu sentais que ça allait être différent d'une manière excitante. Vous franchissez les derniers mètres, vous laissant pleinement contempler le paysage des plus merveilleux. Ce n'est pas extraordinaire non plus, mais disons que c'est surprenant de trouver un tel lieu quand on ne s'y attend pas. Automatiquement, tu t'arrêtes, et regardes droit devant toi. « On y va ? » il ne te laisse cependant pas le temps de répondre et sert un peu plus ta main dans la sienne. Tu te laisses totalement faire, profitant du contact, un sourire parfois béat sur les lèvres, parfois plus assuré, alors qu'il te tire vers le petit coin de paradis. Il continue d'avancer, tu ne sais pas jusqu'où il compte aller, tu t'en fiches éperdument en fait partit comme ça, tu étais prête à le suivre n'importe où. C'était naïf, totalement naïf, mais tellement toi. La passion du danger t'habitait en ce moment même. Tes pas étaient fluides, et presque imperceptibles par le manque de chaussure à tes pieds. D'un coup d'un seul, sans prévenir, il s'arrête à peu près à mi-chemin entre l'endroit où toi, tu t'étais arrêtée, et le lac qui laisse un léger son planer autour de vous. Il se retourne, et une nouvelle fois, tu sens ton coeur s'emballer. Tu as l'impression qu'il l'entend, vu comment toi tu l'entends, c'est obligé que les battements viennent jusqu'à lui. Et pourtant, tu ne veux pas qu'il sente l'effet qu'il te fait. « C'est magnifique. » Murmura-t-il une nouvelle fois. Tu penches légèrement ta tête sur le côté, sans le quitter du regard. « Un de mes nombreux jardins secrets. » Ta voix reste sur le même ton que le sien, de peur qu'un son trop fort ne casse tout. Mais tu sens que rien ne pouvait venir tout briser, c'était impossible. Quelque chose d'incroyable t'attirait à lui sans te demander le moindre consentement, tu n'avais pas le choix, c'était comme si un fil imaginaire vous reliait. Mais tu ne ressentais aucune peur d'être reliée à un inconnu, bien au contraire, ce qui était presque inexplicable. « Quand la pression des touristes se fait trop grande ... Je ... Je m'écarte dans ce genre d'endroit. » Tu n'as aucune idée du pourquoi tu lui dis ça. Dans ta tête une étrange pensée te traverse. Tu as envie de le toucher, pour voir s'il est vraiment réel, parce que toute cette histoire, toute cette rencontre est tellement surnaturelle, incroyable, que tu as peur que ce ne soit pas réel. Mais tu ne peux pas lever ta main vers lui, lui frôler la joue, sans qu'il te prenne pour une folle. Tu lui tenais déjà la main, et ce contact avait l'air totalement réel. Oui, mais tu avais besoin de plus, toujours plus.

« Je pourrais venir ici aussi maintenant, quand j'ai besoin de m'éloigner aussi. » Son fin sourire illumine une nouvelle fois son visage alors que tu continues de le fixer. C'était comme une promesse de partager un autre moment ici, comme un promesse que ce lieu resterait secret, leur secret. Le sentiment de partager quelque chose de spécifique avec lui te mettait dans tous tes états. Alors tu te contentas d'hocher la tête ne sachant pas quoi lui répondre, du moins, rien qui aurait un intérêt quelconque selon ton propre avis. Puis sans prévenir, alors que ton regard dévie légèrement sur une forme au loin, qui ressemble à un oiseau, ta pire phobie, et de loin, celle qui te plonge dans une crise d'angoisse assez impressionnante quand on connait ton naturel calme, tu sens doucement son contact sur ta joue. Tes yeux se replongent dans les siens, comme si tu y cherchais une justification à ce soudain mouvement. Tes lèvres s’entrouvrent légèrement. Tes sens sont en ébullition. Il fait exactement ce que tu n'osais pas faire. Exactement. Des tremblements de frissons et d'envie reviennent prendre possession de ton corps alors que tu aperçois un semblant de réaction chez lui. Tu sens qu'il n'est pas indifférent à tout ça, peut-être pas autant que toi, peut-être autant que toi, tu ne sais pas, en tous les cas, son souffle chaud vient doucement te caresser alors qu'il a toujours sa main contre ta joue. Puis ... Plus rien. Comme s'il revenait à la réalité, il baisse sa main, alors que tu ne bouges toujours pas, te remettant doucement de ce contact des plus délicieux. Tu cherches son regard, pour y lire quelque chose, tu ne sais pas quoi, mais tu veux le voir, sauf qu'il le dévie également. Tu te sens perdue l'espace de quelques instants. Tu ne réfléchis plus, plus vraiment, tu veux son regard, sur toi, maintenant. Alors tu agis. Tu lâches sa main que tu n'avais toujours pas lâché et remontes tes deux mains vers son visage à lui alors qu'il ne te regarde plus. Tu encadres délicatement son visage de tes mains et tu le cherches, oui, tu le cherches, lui, son regard, son sourire, son contact. Et maintenant tu sais que ce ne peut pas être qu'une illusion ou une hallucination, non, ce n'est pas possible, tu le sens, tu le sais, il est bel et bien réel. Tu te fiches de paraître totalement futile, totalement naïve, tant pis, tu gardes tes mains contre ses joues, et lui lances un magnifique sourire. Tu es de ce genre de filles qui tombes sur le charme à un simple regard échangé, tu es ce genre de filles naïve, vulnérable, qui se fait toujours briser par la suite, tu es ce genres de filles qui croit au coup de foudre malgré tout, et tu es enfin ce genre de filles qui recommence, malgré les blessures passées. Ton coeur tambourine dans ta poitrine, et ta raison te dicte de tout stopper, mais cette raison, tu ne l'entends même plus malgré le calme environnent. Tu remontes doucement une de tes mains vers ses cheveux, totalement hypnotisée par sa peau. Tu fais ce que tu n'osais pas depuis le début. La proximité de vos deux corps te permet de découvrir une nouvelle chose. Son odeur, un mélange fruité, doux, mais aussi dangereux. Totalement attirant. Des pensées peu catholiques s'emparent de ton esprit, des pensées que tu ne contrôles plus. « Castiel ... » Murmures-tu encore plus bas. C'est la première fois que tu prononces son prénom.

Tu prononces son prénom, sans vraiment réfléchir. Il est le seul à occuper tes pensées, là maintenant, c'est surement ce qui t'a obligé à te dévoiler autant en murmurant son nom. C'est la première fois que tu le prononces, mais ce n'est pas le genre de choses dont tu as réellement conscience en cet instant. Non, tu es captivée, fascinée par lui. Ton regard fait des allés-retours entre son regard à lui, ses lèvres, ses traits, puis de nouveau son regard pour se stopper quelques secondes sur ses lèvres. Ses lèvres, bon dieu, qu'est-ce que tu as envie de les toucher, même pour les frôler tu serais prête à te damner. Il fait un pas de plus vers toi, alors que tu ne bouges pas, laissant des doigts fins s'aventurer dans ses cheveux bruns, faisant quelques mouvements totalement incontrôlés. Il s'approche. Doucement. Mais il s'approche. Vous vous frôlez maintenant, un rien vous sépare, un rien qui reste quand même présent malgré tout. Tu veux l'effacer ce rien, le supprimer, mais tu n'en as pas le courage, ni l'assurance, ni même le pouvoir. Tu restes totalement figée alors qu'un frisson s'empare de son corps. Tu l'as senti cette fois, de par votre proximité, il n'a pas pu t'échapper, ce qui te redonne confiance, totalement, entièrement. C'est exactement le même frisson qui es venu à toi précédemment. Mais alors qu'un semblant de courage vint à toi, il recule. Un pas en arrière, qui transforme se petit rien presque infranchissable en centimètres bien trop nombreux à effacer. Ton corps ne répond plus, il ne réagit plus à tes ordres, il reste là où Castiel t'a arrêté. Tu le fixes toujours autant, ne comprenant pas pourquoi il recule. Peut-être se rend-t-il compte que c'est une erreur, qu'il ne devrait pas être là, avec elle, qu'il veut s'enfuir, mais ne sait pas comment lui dire. Tu ne sais plus, tu ne sais rien, un doute grandissant s'empare de toi pour un simple pas en arrière. « On va se baigner ? » Il ne veut pas partir et te laisser ? Qu'est-ce qu'il veut ? Qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu attends. Tu es totalement perdue, mais une perte avec un goût de douceur, de passion et d'attirance. Tes lèvres sont entrouvertes, tu ne sais pas quoi lui répondre, alors que tu as deux options. Oui. Non. C'est simple. Tu as terriblement envie de te baigner avec lui, c'est indéniable, et ça ne pouvait pas te faire de mal, un peu de fraîcheur pour calmer ton corps en chaleur. Oui, ton corps bouillonnait d'envie, envie de ce brun que tu connaissais depuis même pas une heure. « Je ... Pourquoi pas. » Murmures-tu alors, avant de lâcher son visage. Tu reprends possession de ton corps et décides d'enlever tes mains de son visage. Peut-être que tu n'aurais pas du lui prendre le visage, tu ne sais pas, tu veux comprendre pourquoi il s'est reculé, tu veux comprendre ce que tu as fait de mal. Et maintenant ? Tu devais te déshabiller, c'est ça ? Montrer ton corps ? C'était quelque chose d'assez gênant pour toi, car tu n'aimais pas la vision de ton corps de danseuse. En apparence, il pouvait paraître parfait, mais il n'en était rien. Tes pieds étaient mal en point, et ta maigreur n'était pas quelque chose de très agréable à voir, tu le savais, mais ta passion, c'est ta passion. Alors maintenant ... Qu'est-ce que tu fais ? Tu trembles, ne sachant pas comment agir.

Il te propose une baignade, tu réfléchis, ne sachant pas quoi répondre à première vue, mais une fois fait, il te dévisage. Vraiment. Entièrement. Comme si tu venais de dire quelque chose de totalement étrange, bizarre, pas de circonstance. Tu restes muette devant ce regard qu'il te lance. Qu'est-ce que tu lui as dit. Qu'est-ce que tu lui as répondu pour qu'il te lance un tel regard. Tu tentes de te remémorer tes paroles, mais tu es sûre d'avoir simplement dit un léger "pourquoi pas" rien de méchant, rien d'étrange ... A moins que tes pensées aient pris le dessus. Si ça se trouve, tu lui as dit que tu avais envie de lui. Ca expliquerait sa tête. Mince. Tu ne sais plus où te mettre. C'est maintenant que tu dois courir dans les bois c'est ça ? C'est maintenant que tu dois courir à travers la campagne ? Alors oui, tu relâches l'emprise de tes mains autour de son visage, totalement chamboulée, et tellement embarrassée sans savoir pourquoi. Non, tu ne sais pas le pourquoi du comment. Et alors que tu penses qu'il va s'en aller, qu'il va te laisser seule ici, il réduit la distance. Oui, il fait ce petit pas qui vous sépare. Ton souffle s'accélère, comme ta respiration qui augmente d'un coup devant cette soudaine proximité. Tu ne comprends plus rien, absolument plus rien. Seulement, as-tu à un moment comprit ce qu'il était en train de se passer ? Tu ne peux pas regarder ailleurs, ton regard est ancré sur lui, sur le moindre de ses faits et gestes. Tu es totalement sous son contrôle, tu ne bouges pas, tu ne dis rien, tu laisses ton corps réagir à chaque mouvement puisqu'il approche à nouveau. Ce n'est pas de la panique qui traverse ton corps, non, c'est l'adrénaline qui s'en empare. Vos corps se touchent, alors que tu laisses tes bras contre ton corps, tu sens un tremblement te parcourir, à moins que ce soit lui qui tremble, tu n'en sais rien, et tu t'en fiches éperdument en cet instant. Complètement. Tu aperçois à peine son regard ... d'excuse ? Que va-t-il faire ? Tes pensées s'envolent en même temps qu'il emprisonne ton visage entre ses mains comme tu l'avais fait plus tôt avec le sien. Son geste fut doux, mais passionnel. Ce contact te brûla littéralement, tu ne pouvais plus regarder ailleurs, tu étais totalement incapable de faire le moindre mouvement. Comme ensorcelée. Ses mains sont douces, mais tu n'y fais pas tellement attention, trop absorbée par cette proximité qui se réduit petit à petit, jusqu'à ce que l'échéance arrive. Tes lèvres touchent enfin les siens. Un feu d'artifice éclate en toi libérant frustration, doute, envie, passion. Tu te hausses légèrement sur la pointe des pieds, instinctivement pour prolonger le baiser. Totalement prise au piège, alors que ce baiser te délivre. Un paradoxe inexplicable. C'est intense, légèrement sauvage. La tension qui vous reliait depuis votre rencontre éclate enfin. Elle se libère, elle te libère, en surface, car dans ton corps, c'est l'ébullition totale. Tes mains viennent s'enrouler autour de son cou, alors qu'une des deux se perd dans ses cheveux. Tu l'embrasses à en perdre la raison, aucune pensée cohérente ne vient à toi. Tu en oublies même de respirer. Tu ne veux pas rompre le baiser, tu ne veux pas, tu ne peux pas. C'est au-dessus de tes forces. Tu te contenais depuis trop de temps pour tout arrêter. Tes lèvres entrouvertes laissent passer son souffle chaud qui t'enivre à chaque fraction de seconde alors que vos langues s'engagent dans une danse endiablée. Mais toute bonne chose à une fin, car il faut que tu respires, il le faut pour ne pas faire un coma. Alors oui, tu t'écartes de ses lèvres d'infimes millimètres, le temps de retrouver son regard. « Je ... J'en veux plus » Arrives-tu à dire, entre deux respirations. Tu es essoufflée, mais tu ne veux pas t'arrêter, c'est comme si tu le suppliais.

Ta respiration n'a pas le temps de reprendre un rythme normal que tu lui en demandes plus. Quitte à y rester, quitte à tout perdre, tu en veux plus, maintenant, il t'en faut plus. Tu te retrouves à la place d'une camée et ta drogue, et son contact. Tu l'admirent, sans gêne, attendant qu'il accepte. « Moi aussi. » Un souffle, un murmure, quelques lettres, deux mots qui te transportent littéralement. Il le voulait, lui aussi, il le voulait. C'était comme s'il venait d'accepter ce que tu demander. Tu ne pouvais plus rien nier, non, tu avais envie, tellement envie qu'un incendie avait prit possession de ton corps. Ce n'était plus qu'une simple envie, c'était devenu un besoin, un manque à combler immédiatement. Aussitôt approuvé, il glisse sa main dans ton côté pendant que tu restes accrochée autour de son tour, comme pour l'empêcher de partir, car il n'avait pas le droit de partir, pas maintenant, non, tu deviendrais folle, totalement folle s'il s'en aller. Tu ne répondais plus vraiment de tes actes, c'était impossible. Vos corps se serrent sous la pression qu'il exerce. Tu sens son corps, tout son corps, tremblant comme le tien, tremblant d'envie, tu le sais, tu le sens. Tu n'as pas besoin d'ajouter quoique ce soit pour qu'il passe à l'action. Vos lèvres retrouvent le chemin comme s'il n'y en avait pas d'autre possible, mais un chemin plus sauvage que le précédent, plus ambitieux aussi. Sans aucun complexe perceptible. Ce n'est plus la raison qui commande, ce n'est plus toi, ce sont des instincts primaires qui ont pris le dessus. Ton naturel fragile était toujours présent, mais devant tant d'envie, tu devenais soudainement plus bestiale, comme si c'était normal. C'était lui, sa présence, son corps, son sourire, son regard, ses caresses qui te faisaient devenir ainsi. Et tu aimais ça, tu appréciais tout ça. Sa main glissa alors sous ton t-shirt sans prévenir au niveau de ton ventre avec que les tiennes le décoiffe littéralement, sauvagement. Le nouveau contact te brûle alors que tu laisses échapper un léger gémissement contre ses lèvres. Tu n'avais pas pu le retenir. Totalement impossible. Telle une poupée, tu te laisses faire alors qu'il avance, te faisant reculer. Tu ne sais pas où tu vas, tu n'en sais rien, tu ne sais même pas s'il lui le sait, et tu t'en fiches. Tu le laisses faire, ayant une totale confiance en ses gestes. Tu recules, doucement, sans lâcher ses lèvres enivrantes. Tu n'as jamais ressenti ça, pas une seule fois. Ce besoin irrépressible de le sentir contre toi, seulement lui, et toi. Rien d'autres. C'est comme si tout ce qui était autour de vous avait totalement disparu. Du moins, jusqu'à ce que ton dos heurte quelque chose, bloquant alors tout mouvement de recul de ta part. Tu ne sais pas ce que tu as heurté, et encore une fois, tu t'en fiches. Tu t'appuies sur ce qui ressemble à un tronc d'arbre pour te hisser un peu plus sur la pointe de tes pieds et approfondir encore plus le baiser dans la mesure du possible. Et pourtant, tu en voulais plus, toujours plus. Tes mains descendent contre sa chemise, ou plus précisément contre ses boutons. Tes mains tremblent, elles tremblent tellement que déboutonner sa chemise devient une véritable épreuve. Et pourtant, tu essaies, tu y arrives, doucement, même si l'envie de le lui arracher de traversa l'esprit, tu ne voulais pas qu'il t'en veuille de lui avoir bousiller une chemise. Vous auriez été quitte au moins. Mais finalement, les deux dernières boutons lâchent sous l'effet du contact alors que tu rapproches vos corps te permettant de lui enlever sa chemise et la laisser tomber sur le sol. Tes mains glisses sur sa peau nue, alors que ton corps reçoit une décharge à chaque nouvelle parcelle de peau explorée.